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Par Geneviève Calladine
Notre fille est homosexuelle. Elle s’est mariée en 2013 avec sa jeune femme, profitant de la loi Taubira. Leur couple a bénéficié de la bénédiction pour les couples de même sexe dans l’Église protestante unie de France. Un des tout premiers, sans doute.
Ces jeunes femmes ont donné à leur famille deux petits garçons et affichaient une indifférence polie envers le protestantisme, la vie de l’Église et l’héritage du côté du grand-père pasteur. Pendant des années, nous n’avons plus parlé de cette fameuse bénédiction… jusqu’à novembre dernier où j’ai reçu une photo des mamans et des deux enfants, sur le parvis du temple de Fontainebleau, non loin de leur domicile. Avec ce petit commentaire : « Nous avons inscrit les enfants à l’école biblique ».
L’Évangile est porteur de réconciliation
Ce petit message auquel je me suis bien gardée de répondre de manière tonitruante, parce que je ne suis que la grand-mère et donc tenue à la plus grande discrétion, a allumé une flamme en moi, durablement.
Les troubles familiaux anciens, l’héritage difficile des souffrances passées, n’ont pas disparu, ils ont été revisités, lavés de toute rancœur à la lumière de cette simple petite annonce de mes enfants. Cette petite famille contemporaine, atypique, et, avouons-le, encore regardée un peu « de travers » par nos frères et sœurs les plus conservateurs de nos paroisses, ne fait rien de moins que témoigner.
Modeste prédicatrice laïque, je ne détiens aucune vérité sauf celle de transmettre cette réalité qui me parle : l’Évangile est porteur de réconciliation comme le rappellent les versets 18 et 19 de 2 Corinthiens 5.
