Les rois mages en question

L'Épiphanie est étymologiquement la fête de la manifestation de Dieu aux hommes, en la venue de Jésus. Elle célèbre la visite des mages à l'enfant Jésus.

 

Par Élisabeth Renaud, rédactrice en chef du Protestant de l’Ouest

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L’Épiphanie a été fixée le 6 janvier, mais ce jour n’étant pas férié, elle est fêtée le premier dimanche après le 1er janvier, sauf si ce dimanche tombe le jour de l’an, dans ce cas, l’Épiphanie a lieu le 2e dimanche de janvier. Mais qui étaient ces rois mages ?

 

L’évolution au fil du temps

 

Le récit des mages allant rendre hommage à Jésus se trouve au début de l’évangile de Mathieu « Après sa naissance, des savants spécialistes des étoiles, vinrent de l’Est [… ] Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec sa mère Marie et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe » (Matthieu 2.1-11). Mais ce récit ne précise ni leur nombre, ni leur âge, ni leur nom. Ils ne sont pas encore considérés comme des rois, ni comme des représentants de différents continents.

 

De deux, les mages sont passés à trois à partir du IVe siècle. Les couronnes, quant à elles, ne sont apparues qu’au XIIe siècle. Il ne leur sera donné le nom de Melchior, Balthazar et Gaspard qu’au début du XIIIe siècle. Un nouveau tournant sera pris à la fin du XVe siècle avec les peintres flamands et allemands illustrant Gaspard en un roi africain.

 

L’or, la myrrhe et l’encens

 

Les présents apportés par les rois mages ont tous une dimension hautement symbolique. Dans « La légende dorée », récit écrit entre 1261 et 1266, le chroniqueur italien Jacques de Voragine dresse le portrait des trois hommes et détaille la signification de l’or, de la myrrhe et de l’encens : « Le premier des Mages s’appelait Melchior, c’était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ. Le second, nommé Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offrit à Jésus, dans l’encens, l’hommage à sa Divinité. Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelait Balthazar ; la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir ». Cette « Légende dorée » perpétua la tradition.

 

En France, en Suisse et en Belgique, depuis le Moyen Âge, une « galette des rois » ou un « gâteau des rois » contenant une fève, est partagée le jour de l’Épiphanie. Celui ou celle qui trouve la fève dans sa part est surnommé « roi » ou « reine » et reçoit une couronne.

 

À savoir : Madeleine Félix, de l’Église protestante unie d’Indre et Creuse et spécialiste des rois mages, a publié un très bel ouvrage intitulé Le livre des rois mages, aux éditions Desclée de Brouwer, et un livre Les voyages des Rois mages de l’Orient jusqu’au Brésil, aux éditions L’Harmattan. Le premier est malheureusement épuisé mais disponible d’occasion.

 

 

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