Des musiques à écouter en mars

L’art de Sylvie Carbonel - Danse encore.
MUSIQUE CLASSIQUE

Une vie de piano au service de la passion

L’art de Sylvie Carbonel. Piano solo, musique de chambre, Archives INA/Skarbo, 2023, réf. DSK12223,10 CD, 34 €.

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Ce coffret regroupe des enregistrements de la grande pianiste française Sylvie Carbonel, réalisés en studio et en concert à Radio France entre 1963 et 2008.

La diffusion de ces archives représente le miroir de toute une vie pour Sylvie Carbonel et un panorama du répertoire pour piano solo et musique de chambre avec piano.

 

Des pièces du grand répertoire pianistique de Beethoven (Sonate Waldstein), Schumann (Humoreske), Chopin (Sonate pour piano n° 2, Ballade n° 4), Liszt (Sonate pour piano en si mineur) côtoient de charmantes pièces de caractère, comme les Dix-sept pièces pour piano de Moussorgsky, ou les Dix pièces pittoresques de Chabrier, et des œuvres plus récentes de Schoenberg, Messiaen, Louvier, notamment Études pour agresseurs.

 

La musique de chambre est très présente dans ces dix CD. Sylvie Carbonel y est entourée de ses amis Michel Portal à la clarinette, Hervé Derrien et Roland Pidoux au violoncelle, Alain Marion pour la flûte. Ils interprètent ensemble les trios de Brahms et de Chopin, les sonates pour violoncelle de Grieg et de Prokofiev, la sonate pour flûte de Weber…

Tel est le miroir scintillant de toute une vie qu’un talent extraordinaire a mis au service d’une grande passion.

 

Béatrice Verry

 

MUSIQUE ACTUELLE

 

Résilience contre destinée

Danse encore, Clarika, 14,99 €.

 

Neuvième album pour Clarika en une trentaine d’années et, pas plus que d’habitude, elle ne cache ses états d’âme. C’est donc la troisième fois qu’elle évoque, plus ou moins longuement, sa situation de femme séparée, après la longue vie de couple avec Jean-Jacques Nyssen (six albums et deux enfants). Elle parle d’autre chose, d’Isadora Duncan ou du massacre du 17 octobre 1961, mais on l’écoute surtout pour son discours de résilience, d’élan, de vitalité, de combativité, d’impatience, de réalisme – toute l’histoire du lit trop grand, de la marche solitaire dans la ville, des intermittences du désir… Avec la grâce d’une légèreté limpide, elle aborde de manière singulière les entrelacs de questions d’avant la vieillesse. Et « Seule la mort » nargue joliment l’humaine destinée.

 

Bertrand Dicale

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