Des musiques à écouter en janvier

Prayer for peace - Songs of a lost world.
MUSIQUE CLASSIQUE

Prayer for peace

Sergey Akhunov, Intrada Vocal Ensemble, OpensoundOrchestra, Aparté Music, sortie novembre 2024

 

Le compositeur Sergey Akhunov, né à Kiev en 1967 mais vivant à Moscou, a écrit cette Prière pour la paix à la fin de 2022, année marquée par le début de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. En écho à l’Adagio pour cordes de Samuel Barber, c’est une pièce lente et contemplative pour cordes, dont la cellule de trois notes évolue vers des lignes polyphoniques enchevêtrées.

 

Des pièces sacrées pour chœur a cappella du même compositeur complètent ce disque et contribuent par leur écriture et leur interprétation à un recueillement intense.

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Béatrice Verry

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ROCK

 

Songs of a lost world

The Cure, sortie novembre 2024, Polydor

 

En 1979, on prit l’album Boys Don’t Cry pour l’aube d’un magnifique crépuscule. The Cure parlait de la mort, de la fin de tout, de l’inéluctabilité de l’effondrement et de la déliquescence. Les proviseurs de collège marmonnaient que, pour paraphraser Schopenhauer, on n’avait pas besoin de tant de guitares électriques, de manteaux noirs et de charbon sur les paupières.

Voici que Robert Smith a 65 ans et que Songs of a Lost World, le quatorzième album de son groupe, confirme ce qu’il disait naguère – la solitude, la fugacité des choses, la vanité du monde, l’âge, la mort, la mort, la mort… Seize ans après 4:13 Dream – magnifique et incomplet –, Smith affirme qu’il ne s’agit en rien d’un testament. Mais terminer l’album par End Song I will lose myself in time / It won’t be long / It’s all gone » ; « Je vais me perdre dans le temps / Ce ne sera pas long / Tout est parti »), cela rappelle évidemment The End, dernière chanson du dernier album enregistré par les Beatles.

 

On ressent l’impression curieuse de saisir enfin une vérité derrière les postures, les grands mots, les ivresses longtemps prévisibles. La mélancolie de The Cure apparaît tranchante, fervente, limpide. Comme s’il se confirmait que, jadis, des adolescents déguisés en corbeaux avaient entamé une longue quête stoïcienne à l’échelle d’une vie. Un document irremplaçable sur la délectation de la chute.

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Bertrand Dicale

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