Des films à voir

"Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé" de Bogdan MUREÇANU et "Jeunes mères" de Jean-Pierre et Luc DARDENNE.

Ce nouvel an qui n'est jamais arrivé

C’est le premier long métrage du réalisateur roumain Bogdan MUREÇANU. Je dois dire qu’au début, j’ai eu du mal à suivre des scènes sans rapport les unes avec les autres… Mais une fois entrée dans la préoccupation de chacun, j’ai attendu avec impatience l’évolution de sa situation ! L’histoire se déroule en Roumanie en décembre 1989, au moment des émeutes de Timisoara durement réprimées, mais annonciatrices de la chute du dictateur « communiste » Nicolae Ceausescu, président de la république socialiste depuis 1974 (deux fois réélu !)

 

On prépare les festivités de fin d’année…

 

Le petit Marius, dans sa lettre au père Noël, demande une locomotive, mais son père prévoit qu’il recevra plutôt… Un plumier.  L’enfant n’a pas oublié, dans sa lettre, de demander aussi un cadeau pour maman (le père Noël va se ruiner : un sac à main !). Et pour papa ? Le père souhaite la disparition du « vieux Nico », il le dit tous les jours… Et c’est ce que Marius a demandé au Père Noël ! Alors, entre en action la paranoïa du papa qui imagine déjà la « Securitate » venir l’emmener. S’enchaînent des scènes incroyables pour faire disparaître ladite lettre. Ailleurs, dans un studio de télévision, le sapin qui doit constituer le décor de l’émission officielle est un peu maigre.  Ce n’est pas grave on mettra des « camarades » devant le côté où les rameaux manquent. Mais le sapin chancelant se renverse au moment de la dernière inspection. Ambiance ! Par ailleurs une actrice sans notoriété a été recrutée pour dire le message officiel de ces fêtes de fin d’année. Elle remplace celle qui avait été pressentie pour cela mais qui a quitté clandestinement le pays. Par quel moyen échapper à cette demande, à laquelle elle ne peut se soustraire sans se voir condamnée à ne plus jamais être embauchée par aucun théâtre ? Enchaînement de scènes absurdes et burlesques, pour saboter la tâche !

 

La vie quotidienne en cette année 1989…

 

On ne trouve pas grand-chose sur les marchés. Le logement est problématique. Une veuve quitte sa maison qui va être détruite, pour un studio où elle ne peut mettre ses meubles. Tout rate, même son suicide… Autre scène : un vieil homme attablé avec sa femme (qui sourit avec un œil au beurre noir !) échange tranquillement avec l’actrice venue le trouver pour une étrange demande… « Je la frappe seulement quand elle dit du mal de ma mère » dit-il parlant de sa femme ! Tout l’immeuble le sait, mais, oui, c’est un brave homme… Et puis une personne sur deux boit trop dans ce pays, dit un autre, à un autre moment, dans une autre scène. Cela, comme tout le reste, c’est normal ! Chacun fait comme il peut.  C’est tout l’art de montrer une époque assez triste à travers le prisme de l’absurde. Et cela se termine avec des banderoles et pancartes officielles jetées à terre lors d’un défilé « obligatoire » (Des cars y ont amené les ouvriers, auxquels le camarade Marcel a intimé l’ordre de participer…). Défilé qui se transforme en émeute. Image en gros plan de l’ouvrier souriant, la révolution est en train de naître…

 

À travers ces scènes empreintes d’un humour grinçant, se découvre la vie quotidienne telle qu’elle se présentait alors en Roumanie. Rien ne semble fonctionner normalement, ou plutôt qu’est-ce que la normalité en ces temps et lieux ? Mais le film n’explique pas comment aujourd’hui ce pays peut être tenté par l’extrême-droite.

 

Communiqué du Jury œcuménique du Festival de Cannes.

Le Jury œcuménique 2025 attribue son Prix au film "Jeunes mères" de Jean-Pierre et Luc DARDENNE

Le Jury œcuménique décerne son prix à un film qui aborde les difficultés de mères adolescentes accueillies en maison maternelle. Il illustre une approche éthique non pas par de grandes démonstrations mais par des gestes bienveillants. C’est une histoire racontée avec douceur dans la meilleure tradition des auteurs qui, une fois de plus, sont capables d’apporter de la nouveauté à leur style épuré.

Le film explore la première et essentielle relation de toute vie humaine : la maternité. Cela nous ramène à une vérité profonde : l’amour peut perdurer, même quand la famille, cette structure sociale fondamentale, est défaillante, quand les circonstances sont défavorables, quand le fardeau des responsabilités d’adultes pèse sur la jeunesse. Ce film nous révèle que même les petits gestes persistants d’affection et de soin, qu’ils proviennent de personnes ou d’institutions, peuvent guérir les blessures les plus profondes.

 

Contact


    Notre site utilise différents cookies pour son fonctionnement. Certains de ces cookies sont déposés par des services tiers à des fins d'analyse statistique pour nous permettre de vous fournir une meilleure expérience.
    Si vous souhaitez configurer les cookies que vous souhaitez autoriser, vous pouvez cliquer sur "Paramétrer les cookies", ou bien accepter tous les cookies en cliquant sur "Tout accepter et continuer".

    Ces paramètres pourront être retrouvés à tout moment, ainsi que plus d'information sur les cookies utilisés par le site, sur la page de Mentions légales.

    VOS PRÉFÉRENCES

    Différents types de cookies sont utilisés par le site. Seuls les cookies de fonctionnement sont obligatoires, et ce afin de fournir une expérience de navigation adaptée. Tous les cookies que nous déposons respectent les réglementations de durée et de vie privée.

    Ces cookies sont nécessaires au fonctionnement du site et ne peuvent donc pas être désactivés. Ils permettent de sécuriser le site internet ainsi que vos préférences d'affichage

    Ces cookies servent à mesurer, étudier et analyser les comportements des visiteurs, afin d'améliorer l'expérience de navigation des utilisateurs. Accepter ces cookies nous aide à vous fournir de meilleurs services et à améliorer votre parcours de navigation.

    Ces paramètres pourront être retrouvés à tout moment, ainsi que plus d'information sur les cookies utilisés par le site, sur la page de Mentions légales.