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Le Protestant de l’Ouest, toute une histoire *
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Un anniversaire n’en serait pas un si nous ne vous retracions pas une petite rétrospective de ce journal qui, au fil des années, s’est transformé pour aboutir au mensuel actuel. Or, son histoire ne remonte pas à 40 ans comme l’on pourrait le croire, mais bien avant.
N’ayant pas passé mon enfance dans la région, je ne connaissais pas Le Protestant de l’Ouest (PO) en arrivant dans le Cher. C’est donc naïvement que j’ai voulu remonter dans le temps.
Un numéro trompeur
À raison de dix numéros par an, un rapide calcul m’a amenée en décembre 1975. Mais un plongeon (au propre comme au figuré) dans les archives du PO m’a interpellée. Je suis tombée sur un numéro intitulé Le Protestant de l’Ouest daté de… janvier 1956 et puis encore un autre de juillet 1935. Le premier portait le numéro 1 et le deuxième le numéro 7. Alors là, je n’y comprenais plus rien. Mes recherches m’ont conduite ensuite à un autre numéro où l’explication a commencé à surgir. En fait le PO est né dans les années 1930, il comprenait huit pages en format A4 (format feuille classique d’imprimante) et il s’appelait bien Le Protestant de l’Ouest. À l’époque, il comprend trois éditions : le Poitou, les Charentes et la Bretagne. Mais un article paru dans un PO de 2006 m’informe qu’un journal existait depuis les années 1920 sous le nom de Protestant Poitevin, un grand frère en quelque sorte. Mais revenons aux années 1930, où l’on pouvait admirer une pleine page de publicités.En 1946, il en est à sa seizième année et le journal de janvier porte le numéro 1. C’est là que la lumière jaillit : jusqu’en 1975, chaque numéro de janvier était le 1 ! À partir des années 1950, le journal s’agrandit, il comporte plus d’articles de fond.
En janvier 1964, le PO s’associe à un autre titre Le Protestant d’Aquitaine pour devenir Le Protestant Atlantique. Il couvre alors toute la côte ouest de la France. Son format a quadruplé, correspondant au format d’un quotidien départemental.
Naissance de l’association
Le 1er janvier 1971 paraît un nouveau mensuel illustré inter- régional sous le nom d’Horizons protestants de 42 pages dans lequel sont encartées Les Nouvelles des Églises en 32 pages. Il remplace Le Protestant Atlantique et repasse en format A4. Quelques mois plus tard, en octobre exacte- ment, l’association Le Protestant de l’Ouest est déclarée à la préfecture de Tours. Dès janvier 1972, le PO devient le titre du supplément à Horizons protestants, informant des nouvelles des Églises.
Après cinq années d’existence, Horizons protestants se transforme en Protestant de l’Ouest à part entière et retrouve son identité de mensuel protestant indépendant. Et voilà, nous arrivons enfin, en décembre 1975, à la sortie du premier numéro d’une longue série qui a amené les lecteurs jusqu’à aujourd’hui. Le journal a alors pratiquement le format actuel, il comporte 24 pages, et le supplément devient Nouvelles des Églises avec 16 pages. Il couvre, à quelques Églises près, la région ouest que nous connaissons aujourd’hui.
Les rédacteurs se succèdent et le journal évolue
Depuis ce premier numéro, les rédacteurs en chef se sont succédé. Gérald Perrin-Willm a tenu les rênes du journal jusqu’en 1978. Il est décédé en janvier dernier à Saint-Malo, ville où il avait commencé son ministère de pasteur. » Il venait jusqu’à Melle en voiture aux réunions, se souvient Paul Bouneau, directeur de la rédaction dans les années 1980. Il était précieux, car nous étions les deux seuls pasteurs de l’équipe « . Après Saint-Malo et son implication au Protestant de l’Ouest, Gérald Perrin-Willm part dans les Yvelines. Il officiera à Marly-le-Roi puis Houilles. Il prend sa retraite à Blauzac dans le Gard puis revient à Saint-Malo avec son épouse en 2014. Monique Ranson, qualifiée de grande dame de la plume protestante, prend la suite. Décédée en mars dernier, nous lui avons consacré un hommage dans le numéro de mai. Hommage offert par Isabelle Vatinel, qui poursuit la rédaction du journal en juin 1991. La couleur commence à apparaître, un peu timide au début, elle embellit la couverture, les titres des articles et des rubriques. Une seule couleur qui change chaque année et reste identique tout au long des pages. Dominique Colombier lui succèdera en septembre 1998. La révolution informatique est en marche, les photos s’invitent et les couvertures se glacent. En 2002, Janick Pilot continue la transformation du journal, elle modernise totalement son aspect en continuant à faire évoluer la maquette. Elle attache beaucoup d’importance à l’image, par un travail approfondi sur la photo avec Catherine Alibert à l’argentique et Jean Rigollet au numérique.
Le regroupement éditorial
Fin 2008, avec l’arrivée de Danielle Vergniol et le regroupement éditorial avec Paris et la région Est, le cahier principal du PO passe totalement en couleur. Début 2011, Nadia Savin prend la rédaction du journal. En novembre 2013, le numéro 379 affiche une nouvelle maquette. Cette maquette se veut plus lisible, plus aérée pour inviter à la lecture. La présentation plus claire des articles permet de mieux s’y retrouver et met en valeur les photographies, écrira Nadia Savin dans son édito. Les Nouvelles des Églises sont désormais en couleur. Et c’est le 1er avril 2014 que je prends la responsabilité de mener à bien la mission de ce mensuel protestant régional, proche des paroisses tout en restant ouvert sur le monde extérieur.
Le pool des rédacteurs
En écrivant cet article, je me suis demandé depuis quand le pool des rédacteurs existait. En fait, le pool est une très vieille aventure qui a connu quelques évolutions. Dans l’ouvrage de Jacques Terme, Mutations et crises dans l’Église réformée de France. Le journal Horizons protestants 1971-1975, il est écrit : Dès 1954, les responsables de la presse régionale ont ressenti le besoin de créer une coopérative d’articles qui s’est d’abord appelée « Secrétariat coopératif national de rédaction » puis « Secrétariat national des journaux régionaux » (SNJR). Ce secrétariat offrait la possibilité d’achat en commun de papier, permettait de bénéficier d’un service juridique et financier confié à un expert, d’une photothèque, et de recevoir chaque mois une lettre de quelques pages contenant informations et articles de fond destinés à être reproduits. Ce service mensuel permettait aux rédactions régionales d’avoir une réserve d’articles en fonction de leurs besoins. Aujourd’hui, le pool regroupe onze titres et c’est en son sein que sont élaborés tous les dossiers que vous découvrez chaque mois.
Certes, Le Protestant de l’Ouest a changé, il s’est transformé au fil du temps, mais un point reste immuable : les délais ! Claude Busson, directeur de la publication dans les années 1990, écrivait dans l’article du numéro 301 Trente ans, le bel âge paru dans le numéro de janvier 2006 : » Il y avait un point commun entre le PO et la grande presse, les articles arrivaient toujours à la dernière limite. Imaginez les angoisses du rédacteur… « Il parlait d’une époque sans numérique, sans internet… Eh oui ! La technologie évolue mais l’humain restera, heureusement, toujours ce qu’il est.
Élisabeth Renaud
* Article paru dans Le Protestant de l’Ouest de décembre 2015 pour l’anniversaire de ses 40 ans.