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Le cercle vertueux d’une énergie qui renouvelle ! (Ésaïe 40.28-31)
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Grain de sable
Ésaïe 40.28-31
En septembre, où en sommes-nous ? Les tourments, les désillusions, les incompréhensions, les complications, les incertitudes ne nous ont pas épargnés depuis le printemps. Dès lors, des questions se posent, fondamentales : à quoi, en qui se fier ? Une espérance est-elle possible, encore ?
Le livre d’Ésaïe revisite la vie de ses destinataires. Il n’hésite pas à les prendre à partie, à contester leurs choix et modes de vie. Il estime que le questionnement, même rude, vaut la peine. Et, à la façon dont commence le texte, il y a fort à penser qu’une secousse était nécessaire : « Ne sais-tu pas, n’as-tu pas entendu ? ».
Réveil !
Cette interpellation réveille la lectrice et le lecteur. S’agit-il, pour la voix qui appelle, d’atteindre son interlocuteur.trice dans sa surdité, dans son ignorance et de l’en sortir ? Il semble que quelque chose lui a échappé. Quelle est cette information évidente ? Question d’autant plus importante que la double interpellation se réfère aux deux fondamentaux de l’existence et de la foi selon la Bible : connaître (« savoir ») et écouter (« entendre »).
Face à face
Sitôt réveillé.e, le lecteur, la lectrice se trouve confronté.e à un autre, sans préparatifs : « Le Seigneur est le Dieu de toujours, Il crée les extrémités de la terre. Il ne faiblit pas, Il ne se fatigue pas ; nul moyen de sonder son intelligence ». L’effet est confondant. Il s’agit donc de Lui ! L’aurais-je oublié ? Aurais-je à son sujet des pensées, des représentations qui ne collent pas avec qui il est ? Suis-je passé.e à côté de Lui ? Douterais-je de son être, de son agir ? L’ai-je remisé dans un panthéon où ses traits et son être sont figés pour toujours ?
Le Seigneur est un sujet
Dieu est à l’opposé d’une statue ou d’une notion. Il échappe aux réduits dans lesquels il est tentant de le placer. Il s’affranchit des bornes spatio-temporelles. Il est un sujet débordant d’énergie et d’activité. Mettre la main sur Lui est impossible. Le Seigneur est un être libre. Doté de telles qualités, Il pourrait être autosuffisant, mener sa vie de son côté. Ce n’est pourtant pas la voie choisie. Il s’inscrit dans une dynamique du don : « Il donne de l’énergie au faible. Il amplifie l’endurance de qui est sans forces ».
Affranchi, Il affranchit à son tour
Dieu est doué d’une générosité qui échappe à nos logiques d’investissement et de rentabilité : Il s’engage d’abord aux côtés des plus faibles, des êtres limités. Il leur prodigue ses propres ressources, sans justification. Et nous découvrons que personne n’échappe à cette grâce : « Ils faiblissent, les jeunes, ils se fatiguent », « même les hommes d’élite trébuchent bel et bien ! ». Au réveil, dans ce face-à-face, les illusions sont pointées, les masques tombent. Qui lit ce propos est invité à se reconnaître, vraiment, dans sa vulnérabilité.
Il donne des ailes à chacun·e
Cette prise de conscience peut accabler. Pas facile en effet, d’être confronté.e à sa nudité fondamentale. Pourtant, un renversement de perspective s’opère et produit des effets inouïs. Le point de bascule se situe dans une façon d’être, relationnelle : « Mais ceux qui espèrent dans le Seigneur retrempent leur énergie : ils prennent de l’envergure comme des aigles, ils s’élancent et ne se fatiguent pas, ils avancent et ne faiblissent pas ! ». Chaque mot mérite ici d’être goûté. Puis, aller de verbe en verbe, suivre le mouvement qui est tracé. Y entrer soi-même et apprécier les effets. Il se peut que des ailes vous poussent et que vous vous élanciez à votre tour…
Sophie Schlumberger, animatrice biblique
→ Un parcours de lecture de ce texte est en ligne sur co’lectio