Une marche à la Lumière

Echos de nos Églises

Par Marianne Ray-Lescure, Eglise protestante unie de Châtellerault

Lors du synode régional 2024, un vœu demandait l’approfondissement du dialogue judéo-chrétien par le dialogue et l’écoute, sur le terrain, entre communautés. Une telle démarche pouvait être élargie aux communautés musulmanes, souvent confrontées aux difficultés à « vivre ensemble ».

C’est pour lever ces obstacles qu’a été fondée, à Châtellerault, en 1997, l’Association Culturelle Châtelleraudaise des Fils (et Filles)  d’Abraham, ou ACCFA, sous la triple volonté d’un prêtre, Jean-Pierre Jammet, d’un pasteur, Pierre Vinson, d’un imam, Mohamed Djeghloul, et du responsable de la communauté juive de Poitiers, Jacques Mergui. L’association vise « à faire vivre la paix et la concorde entre tous les citoyens du Châtelleraudais ».

Un parcours dans la ville

Des rencontres sous forme de conférences, de concerts, (comme celui du 21 septembre 2024 à l’occasion de la Journée mondiale de la Paix, avec la participation de représentants des 4 cultes, dont la pasteure Ariane Van der Hoog) et, depuis une vingtaine d’années, une « Marche à la Lumière » qui conduit, chaque année en novembre, les fidèles de toutes les communautés d’un lieu spirituel à un autre dans le quartier d’Ozon : munis de lanternes ou de flambeaux, enfants et adultes de tous âges ont cheminé cette année de l’Église Sainte-Marie à la mosquée de la Paix, puis au Temple réformé, qui y gagne une visibilité limitée par sa position en retrait et son manque de prestance architecturale.

Un partage spirituel autour du thème de l’Enfance

C’est dans cet ancien garage aménagé en lieu de culte en 1970 que s’est achevée l’édition 2024 d’une déambulation joyeuse, animée à chaque étape par un moment de partage spirituel autour du thème de l’Enfance, et qui s’achève par un autre partage autour d’une collation elle aussi multi-culturelle.  Cette marche joyeuse permet à tous les non-musulmans d’entrer (déchaussés) dans la salle de prière des hommes, ce qui est exceptionnel, et aux musulmans de poser des questions sur le lien des chrétiens à Dieu.

Une célébration interreligieuse 

Une autre manifestation rassemble, chaque 8 mai,  fidèles, anciens combattants avec leurs drapeaux, et représentants des autorités civiles au temple pour une célébration interreligieuse en l’honneur de la Paix, loin de toute revendication mémorielle.

A l’approche de ce moment, rare en France il faut le souligner, l’ACCFA met en œuvre ce qui est sa force : un moment de collaboration exemplaire, entre personnes qui apprennent à se connaître et à s’apprécier, déterminées à ne rien mettre en travers de leur chemin de paix.