Cannes 2025, lumière dans la nuit du monde

Le point de vue de Jean-Luc GADREAU.

Le 78ème Festival de Cannes s’est affirmé comme un miroir du monde, où les fractures sociales, politiques et humaines ont été au cœur des récits. Le cinéma y a abordé sans détour l’autoritarisme, la guerre, l’exil, mais aussi l’amour, la résilience ou la quête de vérité. Une édition forte, parfois inégale, mais toujours vibrante de préoccupations contemporaines.

 

Le ton a été donné par des œuvres venues d’Iran, du Brésil, d’Espagne ou de Belgique. Panahi, Mendonça Filho, Laxe ou les Dardenne ont proposé des visions sensibles et engagées. Un simple accident (Panahi), fable burlesque et grave, a reçu une Palme d’or saluée pour sa finesse et sa force politique. Valeur sentimentale de Joachim Trier (Grand Prix), portrait familial tout en nuances, ou encore l’exceptionnel Sirat (prix du Jury) qui, comme une parabole, propose une descente aux enfers évoquant la figure de Job et d’une apocalypse, ont marqué cette édition. Les prestations de Wagner Moura dans l’Agent secret et de Nadia Melliti (La petite dernière) ont été justement récompensées, tout comme le scénario de Jeunes Mères des Dardenne, chronique délicate de la maternité précaire.

 

Le palmarès reflète un cinéma de la dignité et se confirme avec les choix de plusieurs autres jurys. À l’image du Jury œcuménique, qui a justement aussi couronné Jeunes Mères pour son regard empreint de tendresse et d’espérance. Un film où la fraternité, discrète mais agissante, dit la possibilité d’un avenir au cœur même de la vulnérabilité. Une preuve encore que, pour reprendre la motivation, « l’amour peut perdurer, même quand la famille, cette structure sociale fondamentale, est défaillante, quand les circonstances sont défavorables, quand le fardeau des responsabilités d’adultes pèse sur la jeunesse. » Le Prix de la Citoyenneté a lui honoré Un simple accident pour sa dénonciation du pouvoir autoritaire, tandis que L’Agent secret a conquis le prix de la critique internationale.

 

Malgré des choix parfois discutables, comme Alpha de Julia Ducournau, Eddington d’Ari Aster ou The Phoenician Scheme de Wes Anderson, cette édition a témoigné d’un cinéma inquiet mais habité. Un cinéma qui interroge, bouleverse, mais aussi console.

 

Jean-Luc GADREAU

Contact


    Notre site utilise différents cookies pour son fonctionnement. Certains de ces cookies sont déposés par des services tiers à des fins d'analyse statistique pour nous permettre de vous fournir une meilleure expérience.
    Si vous souhaitez configurer les cookies que vous souhaitez autoriser, vous pouvez cliquer sur "Paramétrer les cookies", ou bien accepter tous les cookies en cliquant sur "Tout accepter et continuer".

    Ces paramètres pourront être retrouvés à tout moment, ainsi que plus d'information sur les cookies utilisés par le site, sur la page de Mentions légales.

    VOS PRÉFÉRENCES

    Différents types de cookies sont utilisés par le site. Seuls les cookies de fonctionnement sont obligatoires, et ce afin de fournir une expérience de navigation adaptée. Tous les cookies que nous déposons respectent les réglementations de durée et de vie privée.

    Ces cookies sont nécessaires au fonctionnement du site et ne peuvent donc pas être désactivés. Ils permettent de sécuriser le site internet ainsi que vos préférences d'affichage

    Ces cookies servent à mesurer, étudier et analyser les comportements des visiteurs, afin d'améliorer l'expérience de navigation des utilisateurs. Accepter ces cookies nous aide à vous fournir de meilleurs services et à améliorer votre parcours de navigation.

    Ces paramètres pourront être retrouvés à tout moment, ainsi que plus d'information sur les cookies utilisés par le site, sur la page de Mentions légales.