L’animal en question
Ce mois-ci, dans Romains 12.1, Paul, en invitant les chrétiens de Rome à s'offrir en sacrifice vivant, illustre le tournant entre deux cultures de l’époque.
Daniel dans la fosse aux lions © Domaine public, via Wikimedia Commons
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Liste des lectures bibliques : La Bible en 6 ans.
Par Charles Nicol, Église protestante unie de Loire-Atlantique
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L’ancienne, juive et grecque, sacrifie du bétail pour plaire à Dieu. La nouvelle, chrétienne, rompt avec cette tradition et invite les êtres humains au « renouvellement de l’intelligence » (12.2). En clair, Paul nous dit : « Ce n’est pas du bétail sacrifié dont Dieu a besoin mais de votre engagement de chrétien ». Il rejoint ainsi l’Évangile selon Jean (2.13-25) lorsque Jésus chasse les marchands du temple qui vendaient des animaux destinés aux sacrifices. Le sacrifice demandé par Paul n’est plus, comme dans l’ancienne tradition, un sacrifice de mort mais un service vivant.
L’histoire de l’israélite Daniel est plus singulière (Daniel 1.1-20). En captivité avec ses compagnons à Babylone, il demande qu’on ne leur serve que des légumes à manger. « Au bout de dix jours, ils avaient meilleur visage et plus d’embonpoint que tous les jeunes gens qui mangeaient des mets du roi », (Daniel 1.15-16). Et le roi trouva Daniel et ses compagnons dix fois plus intelligents que tous les devins de son royaume. Cependant Daniel, victime d’une machination, est jeté plus tard dans la fosse aux lions. Mais les fauves ne lui font aucun mal (Daniel 6.22- 23). Fut-il épargné parce qu’il était végétarien à l’instar de l’homme et la femme à la Création (Genèse 1.29-30) ? Certes, les récits de Daniel et de Paul n’ont pas la même destination. Daniel incite à ne plus consommer de chair animale, Paul ne l’interdit pas mais exhorte ses contemporains à ne plus sacrifier d’animaux pour en finir avec tous les rituels ancestraux. Toute la prédication de Paul appelle à une vie nouvelle, à un Royaume nouveau, où le prochain est aimé, où le malade et l’éprouvé sont réconfortés. Et tous deux appellent également à respecter l’animal comme part entière de la Création.