Quand le confinement rapproche davantage…

Un culte protestant diffusé par une radio catholique le dimanche et à l’heure quasi dogmatique de 10h30 ? C’était à Nantes et sur Radio-fidélité, durant le temps du confinement.

Radio-fidélité est une radio de taille dans cet ouest français qui reste un bastion relatif du catholicisme : une dizaine de salariés, des bénévoles nombreux, des installations au cœur de Nantes qui font penser à la station régionale d’une radio publique. Les programmes y sont multiples du plus religieux au plus profane et font de cette radio un lieu autant citoyen que religieux. De longue date, l’EPUdF y a sa place sous forme d’un « Rendez-vous de l’Église protestante unie » le mercredi à 10h avec deux autres créneaux de diffusion plus confidentielle. Y sont abordés dans la diversité tous les aspects de la culture et de la spiritualité protestante, mais de culte point.

Une Parole sur les ondes

La question s’est posée au moment de la fermeture des églises et des temples et de ce grand moment de créativité improvisée pour répondre aux attentes des fidèles confinés. La solution imaginée par l’Église protestante unie de Loire-Atlantique a été d’abord de filmer des cultes célébrés dans un temple évidemment vide et diffusés sur Youtube. De telles conditions forcément frustrantes illustraient combien le culte protestant privilégie l’auditif sur le visuel. Mais alors pourquoi ne pas diffuser cette Parole prêchée par la voie des ondes ? L’auditeur qui n’a pas accès à internet – et cela existe ! – y retrouvait l’essentiel. C’est ce que demanda la pasteure Caroline Schrumpf au directeur de Radio-fidélité, lequel accepta aussitôt, en regrettant même de ne pas avoir eu l’idée le premier.

Un esprit œcuménique, les fruits d’un compagnonnage déjà ancien, l’audace qui naît des situations inédites et voilà un rapprochement, à l’heure des gestes barrières et de la distanciation physique. Reste à voir si cette situation qui a pu faire des envieux – le protestantisme est multiple – perdurera dans « le monde d’après », si on veut lui donner les couleurs du Royaume qui s’approche.

Jean Loignon, Église protestante unie de  Saint-Nazaire

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