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Faire pèlerinage ensemble
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À la suite du premier Forum chrétien francophone qui avait eu lieu à Lyon en octobre 2018, un groupe de quatorze chrétiens de diverses dénominations est parti en Israël, fin février dernier.
Nous avons eu la chance de faire partie du voyage organisé suite à la rencontre du premier Forum chrétien francophone qui a eu lieu à Lyon en octobre 2018. Le groupe était constitué de quatorze personnes (beaucoup de prêtres, pasteurs et de missionnaires !) issues d’Églises diverses : orthodoxe syriaque, catholique, protestante luthéro-réformée, évangélique, charismatique. Toutes et tous convaincus que l’Église se vit aussi au sein de rencontres et d’amitiés interdénominationelles. Cet œcuménisme au quotidien, nous l’avons vécu pendant une semaine !
Une variété et des choix qui décalent
Notre voyage poursuivait deux grands axes : vivre ensemble un pèlerinage, avec nos différentes sensibilités spirituelles et aller à la rencontre d’Israéliens, de Palestiniens, de Français vivant en Israël. Quelle richesse que de rencontrer et écouter ces témoins parler de l’actualité des enjeux religieux, économiques et politiques de ce territoire sensible plus que jamais, au lendemain de la tonitruante annonce du plan Trump et en plein scrutin électoral.
Nous avons commencé notre périple par la Galilée au bord du lac de Tibériade, et nous avons rejoint Jérusalem en passant par Capharnaüm, Tabgha, Nazareth, Cana, le mont des Béatitudes et Bethléem. Chaque lieu nous a permis de faire une pause, de méditer ensemble un texte biblique, commenté par un membre du groupe, autant dire que les sensibilités et les textes choisis pouvaient nous surprendre, nous décaler.
Nous avons chanté ensemble sur le mont des Oliviers, à l’église luthérienne, à l’église catholique de Saint-Pierre-en-Galicante, dans la fosse où Jésus aurait pu passer sa dernière nuit avant la crucifixion… Cette amitié, ce partage d’une unité profonde que nous avons vécu au sein de notre groupe se plaçait parfois en contraste avec la réalité de la vie à Jérusalem qui est faite de murs, de séparations entre les religions et les peuples. Se retrouver devant le mur des Lamentations, entendre l’appel à la prière par le muezzin ; voir toute cette ville qui prie derrière ses murs et se laisser aller à contempler les oiseaux, qui seuls volent au-dessus de ces enclos construits par les hommes.
Un appel à lutter pour la paix
Et pourtant, nous en avons rencontré des hommes et des femmes engagés dans leur foi chrétienne et investis sur le champ « politique » pour tenter jour après jour de gagner la paix, de refuser la vengeance. Qu’ils soient théologiens, politiciens, enseignants, tous nous ont sensibilisés à cette situation de violence extrême. Si chargé d’histoire, ce petit territoire en tension permanente est un concentré de conflits, de violences, de racismes et d’injustices qui déchirent les peuples. Jérusalem l’incarne bien tristement avec son urbanisme divisé.
Unanimement, ils nous ont appelés à « lutter pour la paix » avec eux. Mais comment ? En ayant déjà une meilleure connaissance de la situation politique, et en priant plus intensément pour ce pays et ses habitants. Pour eux, le conflit israélo-palestinien (on le nomme ainsi, c’est plus confortable pour tous !) est une « guerre » bien plus large et stratégique pour le monde. Relancer un processus de paix, soutenir les initiatives de justice serait non seulement une avancée vitale pour ces deux peuples nécessairement appelés à vivre ensemble, mais aussi une bonne nouvelle pour notre droit international, si malmené en cette terre.