Lutter contre l’exode rural et la pauvreté

Créée fin 2020, Mad’Agri est une association humanitaire qui a pour but de former les jeunes ruraux de Madagascar aux techniques agricoles respectueuses de l'environnement. Rencontre avec son président, Alain Chapon.

Madagascar

Le futur centre d’apprentissage à Tsiafah (Madagascar) © Tah Ramefison (copie d’écran)

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Propos recueillis par Élisabeth Renaud

 

Comment vous est venue l’idée de créer cette association à Madagascar ?

 

À l’époque, j’habitais à Orléans. Dans notre Église, une paroissienne malgache souhaitait retourner à Madagascar après l’arrêt de son activité professionnelle. De retour d’un premier voyage dans son pays, elle nous a raconté les projets locaux de son frère qui souhaitait créer un centre d’apprentissage pour former les jeunes à l’agriculture. Ce projet est né du constat que la majorité des jeunes quittent le monde rural pour aller en ville. Ils font des études puis se retrouvent au chômage faute de travail et traînent dans les rues. Nous avons alors décidé, mon épouse et moi, de créer une association en France pour les aider dans ce projet.

Parallèlement, des Lyonnais réfléchissaient à soutenir ce projet suite à un voyage. Lorsque nous leur avons parlé de créer une association, ils nous ont tout de suite suivis. D’autres amis de la région Ouest de l’Église protestante unie de France nous ont également rejoints.

 

Existe-il aussi une association là-bas ?

 

Oui, depuis 2015 l’Association d’appui pour le Renforcement de l’Éducation des jeunes ruraux (ARE) avait été créée pour porter ce projet. Des plans avaient été réalisés et un programme de formation esquissé. Mais faute de ressources financières, la construction n’avait pu débuter. Ce projet avait été longuement mûri par les membres d’ARE aux compétences complémentaires (ancien chef d’entreprise, ingénieur agronome, comptable…) et très impliqués dans le développement écoresponsable de leur pays. Depuis 2020, cette association a été réactivée et aujourd’hui, elle assure le pilotage et le suivi des travaux.

 

Aujourd’hui, où en est le projet ?

 

Le centre d’apprentissage est situé à Tsiafah, à 20 km au sud d’Antananarivo, sur un terrain agricole. Un puits a été construit et un château d’eau est en cours. Un hangar pour stocker le matériel pendant la construction a également été construit. À terme, il servira au tri et à la transformation des légumes. Ensuite, le bâtiment administratif avec une classe de cours verra le jour. L’objectif est d’accueillir la première classe avec dix élèves en septembre 2023.

Le puits © Tah Ramefison (copie d’écran)

 

Et le financement ?

 

Le budget annuel de l’association est de 10 000 €. Nous avons essentiellement des donateurs privés mais nous essayons d’obtenir des fonds publics. La région Centre Val de Loire par exemple nous a alloué 6 000 € de subventions. Pour avoir une idée du coût de la vie à Madagascar, il faut savoir qu’un professeur est payé environ 200 €/mois. L’association est reconnue d’intérêt général et à ce titre, 66 % du montant des dons sont déductibles des impôts sur le revenu. Lorsque la formation aura démarré, les légumes cultivés seront également mis en vente ce qui permettra à l’association ARE d’avoir quelques revenus.

 

Quels retours avez-vous des habitants localement ?

 

Récemment, une journée portes ouvertes a été organisée avec le concours des principaux des collèges, le proviseur du lycée et la mairesse de Tsiafahy. Des parents voulaient déjà inscrire leur enfant. Il y a une vraie demande. L’intérêt de ce projet, et les locaux l’ont bien compris, est de permettre aux jeunes de recevoir une formation de qualité qui peut leur permettre de valoriser la terre de leurs parents.

 

Pour en savoir plus

Site de Mad’Agri

Coordonnées d’Alain Chapon : 06 38 58 85 43 / vero.al.chapon@wanadoo.fr


 

NDLR : L’offrande du culte lors du dernier Synode régional de la région Ouest a été envoyée à l’association pour un montant de 1 500 €.

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