Débloquer les crispations

« Je ne peux pas, tout seul, supporter le fardeau que représente ce peuple. C’est trop pour moi ! » (Nombres 11.14). C’est ainsi que Moïse tente de se soustraire à l’appel divin pour guider les Hébreux hors d’Égypte.

Par Isabelle Rolland, Église protestante unie d’Hyères (Var)

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Isabelle Roland © RD

 C’est aussi souvent la remarque qui est faite lors de l’approche d’une personne dont on a discerné qu’elle pourrait rejoindre le Conseil presbytéral. C’est le sentiment de ne pas être à la hauteur de la tâche, par manque de temps, de compétence, de confiance en soi et peut-être aussi par conscience de la fragilité de la foi.

C’est aussi la réflexion que je me suis faite lorsque plusieurs personnes du Conseil m’ont désignée pour être présidente. Certes, mes compétences professionnelles semblaient correspondre aux attendus de la mission, mais je me sentais toute petite dans ma foi et mes connaissances théologiques et j’avais du mal à discerner les enjeux spirituels de cet engagement. Sans compter que, venant du catholicisme, je ne connaissais pas grand-chose de l’organisation et du fonctionnement de notre Église. Enfin, être en position de leadership me semblait receler des pièges pour moi, par le fait d’être détentrice d’une autorité et d’un certain pouvoir, ce qui me faisait peur.

Tout cela, je l’ai appréhendé grâce à la formation des Conseillers presbytéraux de notre Église. Elle m’a permis de comprendre que je n’étais pas seule, mais engagée dans une collégialité avec d’autres personnes appelées comme moi et œuvrant sous le regard de Dieu. En tant que présidente, elle m’a permis aussi de débloquer mes crispations sur l’autorité et le pouvoir et de changer mon regard sur moi-même et sur les autres. Quant à mon parcours à l’Institut protestant de théologie, il m’a apporté une certaine intelligence de ma foi et de mes doutes.

Finalement, se former en Église, c’est cultiver son jardin personnel pour mieux servir Dieu.

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