Société
Mythologies postcoloniales : pour une décolonisation du quotidien, Étienne Achille et Lydie Moudileno, Honoré Champion, 2018, 147 p., 29 €.
Le titre du présent ouvrage ne présente pas par hasard une analogie avec » Mythologies » de Roland Barthes. Les deux auteurs, universitaires installés aux États-Unis, portent un regard pertinent sur la société française à la manière de Barthes. Ils nous présentent une analyse de quelques » mythes » qui illustrent une situation postcoloniale dans la vie culturelle de notre société.
Ils abordent ainsi les lieux nommés d’après des » coloniaux » comme cette impasse Général Bugeaud de Montpellier, ou la façon dont la France est circonscrite par les journaux télévisés dont celui de Jean-Pierre Pernaut ou par l’écrivain Michel Houellebecq, comment les » nègres » apparaissent au cinéma, à la télévision ou au théâtre, les schémas véhiculés par le film » Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? « , le peu d’écho médiatique des réactions antillaises à l’attaque de Charlie Hebdo, le rôle pris par Lilian Thuram après 1998 ou enfin comment et qui désigne le » grant écrivain » noir.
Les auteurs de ces » mythologies » souhaitent par cet ouvrage » contribuer à transformer le réel « .
Ce livre peut être l’occasion ou l’incitation à (re-)lire Barthes ou Frantz Fanon ou d’autres encore. La bibliographie conséquente peut y aider. Un index des noms cités permet de naviguer dans l’ouvrage.
Comme une sorte de miroir, ce livre peut éclairer notre regard.
Philippe Cousson