Le diable s’habille en TikTok

L'ÉDITO DE LA RÉDACTRICE - Au printemps dernier, l’Assemblée nationale a invité les députés à ne pas utiliser l’application TikTok sur leurs téléphones portables. Pour les fonctionnaires français, une interdiction pure et simple a été décrétée.

 

 

Par Élisabeth Renaud, rédactrice en chef du Protestant de l’Ouest

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Très populaire auprès des jeunes, ce réseau social détenu par l’entreprise chinoise ByteDance est soupçonné par les Occidentaux de fournir au gouvernement chinois les données personnelles de ses utilisateurs.

 

Peu de temps après, la chaîne publique France2 diffusait une campagne de promotion pour les Jeux olympiques de l’été en mettant clairement en avant le réseau social TikTok. Une contradiction qui m’a fortement interpellée !

 

Et puis, je suis allée à une rencontre avec des médias protestants. Une des responsables a annoncé fièrement que leur média postait leurs articles sur TikTok et que l’impact était important. Nouvelle interrogation. Jusqu’où est-on prêt à aller pour se faire connaître et agrandir son réseau ? Au nom de quelles valeurs peut-on bafouer son éthique ? Une autre personne à qui je faisais part de mes interrogations m’a répondu sans aucun état d’âme : « Pour ma part, cela ne me gêne pas. Et puis, WhatsApp fait pareil ». « Oui, ai-je rétorqué. Mais je préfère que mes données soient aux mains d’un état démocratique* plutôt que d’une dictature ».

 

Fin 2023, un rapport d’enquête du Sénat conseillait même de bannir TikTok en France si celui-ci n’apportait pas suffisamment de garanties avant le 1er janvier 2024.

Visiblement, cela n’en est resté qu’au stade de la proposition car en début de semaine, on apprend que le réseau social chinois est assigné en justice par sept familles en France. Les parents accusent TikTok d’exposer les enfants à de nombreuses vidéos faisant la promotion du suicide, de l’automutilation ou encore des troubles alimentaires.

 

Une chose est sûre, je n’installerai jamais ce réseau social sur mon téléphone ! Quelle que soit la cause de l’interdiction, données non protégées ou diffusions diaboliques, il serait sans doute bon que le gouvernement aille jusqu’au bout de son idée… 

 

* Enfin, c’était le cas à l’époque. Demain je ne pourrai peut-être pas en dire de même.

 

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