Des musiques à écouter en juin

Clara notre étoile, hommage à Clara Schumann, et Anouch d'André Manoukian.
MUSIQUE CLASSIQUE

Clara notre étoile. Hommage à Clara Schumann 

 

Lieder de Clara Schumann, Robert Schumann, Johannes Brahms. Alice Ferrière, mezzo-soprano. Nicolas Royez, piano. Pierre-Henri Xuereb, alto. Cascavelle, VEL 1680, 2023

Clara Schumann se trouve au centre de cet enregistrement comme une étoile qui illumine les lieder qu’elle a inspirées à son époux Robert, pièces placées au début de ce CD. Une étoile qui brille aussi sur les compositions de leur ami Johannes Brahms, dont les lieder s’enchaînent à ceux de Clara.

Un même élan, tantôt passionné, tantôt teinté de nostalgie, alimenté par les thèmes de l’amour, de la nature et de la quête existentielle traverse ces univers musicaux et poétiques portés par les textes des plus grands poètes allemands. L’interprétation intense et sensible des musiciens et une diction parfaite rendent cet enregistrement émouvant.

 

Béatrice Verry

 

MUSIQUE SPIRITUELLE

 

Anouch, André Manoukian

Paru le 4 novembre 2022, Pias, EAN 5400863095550

 

Pianiste et compositeur de jazz renommé et animateur télévisuel, André Manoukian renoue avec son histoire arménienne en découvrant la vie de sa grand-mère, victime du génocide arménien. Il lui consacre cet album. « Anouch a inspiré la chanson qui donne son titre à l’album. C’est une marche. Et ça tombe bien, Anouch était une randonneuse. Anouch était ma grand-mère. En 1915 elle a parcouru à pied 1 000 km d’Amasya à Deir es-Zor. Si elle a survécu, c’est qu’elle avait une grande gueule et qu’elle a su émouvoir le commandant turc du convoi qui la déportait. Anouch, en arménien, ça veut dire doux, sucré. Ça tombe bien, la musique c’est du sacré et… du sucré. »

 

C’est grâce à Lena Chamamyan, d’origine arménienne mais née en Syrie, qu’André Manoukian découvre les mélismes orientaux. Ces derniers ne sont quasiment plus chantés par les Arméniens en raison du rejet de l’influence ottomane sur leur culture. Il découvre avec elle le répertoire du moine musicien Komitas (1869-1935), dont les modes orientaux en phase avec le jazz lui ont offert un nouveau terrain de jeu dont nous profitons grandement.

 

Cécile Lajus

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