La famille Asada

Un film de Ryôta Nakano, sorti au Japon en 2020, en France en 2023, 2h07, comédie dramatique.

Le film qui m’a plu

Par Roseline Cayla

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Si j’allais faire un tour au Japon ? J’ai dans la tête trop de clichés sur ce pays : par exemple, pays qui rêve de robots humanoïdes, mais où les femmes continuent de servir les hommes, qui de leur côté restent sur leur lieu de travail jusqu’à des heures tardives, et se retrouvent ensuite entre eux pour se divertir…

Et pourtant j’ai vu plusieurs films japonais que j’ai appréciés. Le dernier en date, La famille Asada, que j’ai bien aimé : comment Masashi Asada est devenu photographe. Mais voyons d’abord la famille Asada, atypique pour le Japon. Le père est au foyer. Il gère les tâches ménagères, la cuisine, et l’éducation de ses deux fils. La mère est très investie dans son métier d’infirmière en chef dans un grand hôpital. Le fils aîné, Yukihiro, modeste employé, habite avec ses parents et apporte sa contribution au budget familial. Enfin il y a Masashi le cadet, enfant facétieux qui passe son temps à photographier tout ce qu’il voit, depuis que, pour ses 12 ans, son père lui a offert un appareil photo. Photographe amateur, le père, à chaque début d’année, prend cérémonieusement sa famille en photo, il n’est pas question d’y échapper ! Désormais, c’est Masashi qui fera les photos de famille… à son idée !

 

Devenu adolescent, il semble un peu problématique, indécis, un peu lâche, il sèche les cours, est peu concerné par les réalités de la vie. Il inquiète son aîné : jusqu’à quand va-t-il vivre aux crochets des parents au lieu de rechercher du travail ? Malgré tout, les parents, sans jamais le réprimander, persuadés qu’il trouvera sa voie à son heure, agréent volontiers à toutes ses sollicitations, posant costumés de diverses façons, pour qu’il puisse réaliser ses photos dans des mises en scène pleines d’humour. On s’attendrit et on s’amuse de leur complicité. Une famille bienveillante, très compréhensive. (Il semble que cela corresponde à la réalité et ne soit pas uniquement le parti pris « feel good » du réalisateur) ! Finalement Masashi part à Tokyo et frappe à la porte de son amie d’enfance Wakana qui travaille dans un magasin de vêtements et accepte de l’héberger jusqu’à ce qu’il réussisse. Il la remboursera « au décuple », promet-il. Elle aussi croit, sans défaillance, dans le talent de son insouciant ami. Ce qui est certain, c’est qu’elle a de la patience… Sa détermination sera récompensée…

 

Masashi va devenir professionnel : il photographie les familles, comme elles se rêvent ! Pour cela il aime connaître les personnes en parlant avec elles. Mais le tsunami de 2011 va changer sa vie. Son histoire prend alors une autre densité. Il s’engage comme bénévole pour nettoyer d’humbles photos qui sont dans les albums de familles dégagés du flot de boue occasionné par le tsunami, seul témoignage de la vie des disparus. Des scènes poignantes, et pourtant un film dispensateur d’une joie profonde.

 

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