Sur la branche

Un film de Marie Garel-Weiss, avec Daphné Patakia, Benoît Poelvoorde, Agnès Jaoui, 1h31, comédie.

Le film qui m’a plu

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Par Roseline Cayla

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L’été, fleurissent les comédies légères ! Sur la branche, le film de Marie Garel-Weiss en est une, et des plus loufoques. Elle pourrait s’intituler « Mimi et Paul mènent l’enquête ». Paul c’est Benoît Poelvoorde et Mimi c’est Daphné Patakia qui forment un duo comique des plus « perchés » !

 

Le titre m’a fait penser aux premiers vers de la fable de La Fontaine Le coq et le renard : « Sur la branche d’un arbre était en sentinelle un vieux coq adroit et matois. Frère, dit un renard adoucissant sa voix, nous ne sommes plus en querelle, paix générale cette fois, descends que je t’embrasse… » Vieux et matois, Paul l’est sans doute ! Mimi serait-elle une petite renarde ? Bon, elle ne veut certes pas croquer Paul. Mais elle réussira, par un moyen aussi inattendu qu’involontaire (!) à le faire descendre de son perchoir, et à récupérer les dossiers qu’il s’obstine à ne pas rapporter au cabinet d’avocats de son ex-compagne (Agnès Jaoui). Toute la journée en robe de chambre, il ne sort plus de chez lui ! On voit la secrétaire du cabinet fondre en larmes dans le bureau de sa patronne, un autre employé déclarer qu’il renonce. Non, ni l’un ni l’autre n’iront plus chez lui, il les terrifie ! La frêle Mimi, qui sort de l’hôpital psychiatrique et veut devenir avocate, a frappé à la porte de ce cabinet et s’est vu confier cette tâche ingrate. Elle accepte avec enthousiasme, car elle pense que c’est un exercice destiné à la tester avant l’embauche ! Mais la responsable n’a rien promis, car les finances du cabinet sont mal en point, et Paul va être rayé du Barreau !

 

Mais il s’agit de défendre un jeune homme qui se dit innocent du vol dont on l’accuse, et Mimi ne supporte pas l’injustice ! Comment sait-elle qu’il est innocent ? Elle le sent ! Et son intuition ne l’a jamais trompée ! Il ne reste qu’à en trouver la preuve. Paul entraîné par l’énergie de Mimi, (laquelle est, semble-t-il, dans une phase haute de sa maladie), va se remettre au travail. Par moments c’est lui qui soutiendra Mimi, car elle est parfois au trente-sixième dessous. Ici le côté pesant de la psychose a disparu, car nous sommes dans un monde « hors sol », si je puis dire, celui de la fantaisie : le déséquilibre de Mimi est un ressort du comique. L’entourage médusé supporte et le spectateur sourit !

 

Tout est invraisemblable, plein d’imagination, mais on y croit ! C’est l’été, le ciel est bleu, les mouettes se posent sur le déjeuner d’une famille bourgeoise qui essaie en vain de les chasser, tout comme Paul et Mimi viennent troubler la façade respectable de celle-ci, par une révélation que personne ne souhaitait entendre. Il y a des moments burlesques, il y a des moments touchants. C’est Paul qui va faire s’échapper Mimi l’oiseau en cage. Et deux enfants à l’état de nature, redevenus poissons, disparaissent joyeusement au fond de la mer…

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