Ésaïe 61.1
Le peuple hébreu, exilé à Babylone, est désespéré. Tout s’est écroulé. Les projets personnels, les ambitions professionnelles, les désirs d’amour, les rêves. Oui, tout s’est écroulé depuis que Nabuchodonosor est venu avec ses troupes, envahir le royaume du Nord, puis celui du Sud.
Dans cette nuit de la vie, un cri se fait entendre :
L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi,
Car l’Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,
Pour proclamer aux captifs la liberté,
Et aux prisonniers la délivrance.
J’aime ce verset d’un chapitre du livre d’Ésaïe, qui proclame un message d’espérance.
Car, chers amis, ils disent déjà dans le 1er testament l’Évangile sur lequel, nous chrétiens, nous appuyons notre foi. Nous sommes, depuis quelques mois, dans l’incertitude quant à l’avenir. Tel un serpent silencieux, un virus nous traque et nous attaque. Invisible, il vient nous mordre et donner la souffrance et la mort. Ses conséquences sont terribles : maladie, chômage, ruine. Mais encore impossibilité de voir ceux que j’aime, impossibilité de m’évader par l’art, impossibilité de nous retrouver au culte.
Oui, comme les Hébreux jadis, nous voici comme abandonnés de Dieu ? C’est alors que l’Avent nous met en route, car nous entendons une parole, un cri dans notre misère, qui proclame une bonne nouvelle aux malheureux, qui guérit ceux qui ont le cœur brisé, qui libère les captifs et délivre les prisonniers.
Cette parole vient comme une bouée de sauvetage, comme une dernière chance, nous faire sortir du pessimisme et de la désespérance.
Alors nous nous mettons en route. Avec le peu que nous avons, nous qui avons perdu déjà tant de certitudes. Nous nous mettons en route sans savoir exactement où la route va nous conduire, mais tel un enfant qui marche à côté de son père, nous décidons de faire confiance. Nous marchons, marchons, quelquefois le chemin est difficile, mais voilà qu’au bout de la route, ce à quoi nous nous attendions le moins nous est donné. Tels les mages étonnés nous sommes saisis d’une très grande joie, et nous tombons à genoux pour adorer l’enfant de Noël.
Par lui Dieu vient à nous. Il est Dieu. Il est ma joie et mon espérance.
Amen.
Je vous souhaite un Noël béni.
Jean-Luc Cremer, président de la région-Ouest de l’EPUdF