Être disciple, c’est servir les autres

L’évangile de Marc est le plus ancien, écrit 30-40 ans après la mort du Christ, précédé d’étapes antérieures de rédaction : des collections d’actes et de paroles de Jésus, des récits de la Passion. C’est aussi le plus court des quatre évangiles, à la lecture facile d’une suite de tableaux et de scènes très visuelles.

Lire la Bible en six ans

 

Par Ariane Plet, Église protestante unie de Loire Atlantique

 

Il y a quatre ans, la région Ouest de l’Église protestante unie de France l’a édité dans un format magazine, dans le langage très accessible de la traduction Parole de Vie, sous le titre Commencement – L’homme qui marchait au bord du lac *. C’est une histoire à lire comme une aventure !

 

Les actes de Jésus

 

Marc décrit les faits et gestes de Jésus, plus que le contenu de ses enseignements. C’est l’homme qui interpelle, plus que sa doctrine. « Qui dites-vous que je suis ? » Dans un premier temps (chap. 1 à 8), il s’agit de comprendre ses gestes. Par exemple, les disciples sont effrayés de voir venir Jésus vers eux en marchant sur l’eau parce qu’« ils n’ont pas compris ce qui s’est passé quand Jésus a partagé les pains. Leur cœur était fermé. » Les actes de Jésus sont des signes, chargés d’une révélation. Ainsi ici, faut-il peut-être comprendre que Jésus manifeste le pouvoir de Dieu à rassasier son peuple au désert, tout en dominant aussi la mer, symbole des abîmes peuplés de démons.

 

Jésus n’arrête pas de sillonner le pays, à la rencontre des gens. Car « son cœur est plein de pitié ». Mais les gens sont surtout marqués par ses miracles. Partout où il va, on lui en redemande ! Il y a confusion, car Jésus n’est pas le thaumaturge que recherchent les gens. C’est probablement pour cela qu’il tâche de faire taire les voix qui voudraient le faire passer pour un personnage puissant : il nourrit, il guérit, ne serait-il pas l’homme providentiel qu’il nous faut à la tête de l’État ?

 

La mission de Jésus

 

À partir du chapitre 8, Jésus annonce, cette fois de manière explicite, la manière dont il doit accomplir sa mission : sa passion et sa résurrection. Et, en même temps, il apprend qu’être disciple, c’est être petit comme un enfant, c’est servir les autres. D’ailleurs, c’est en toute humilité qu’il fait son entrée dans la ville sainte, Jérusalem, juché sur un « petit âne », comme signe de sa messianité.

 

Nos lectures de l’évangile de Marc se terminent transitoirement sur cet épisode triomphal. Elles se poursuivront au mois d’août avec le récit de la Passion (5 chap.) et la résurrection (huit versets). Persuadé que la vérité au sujet du « Fils de Dieu » (Marc 1.1) n’a éclaté dans toute sa plénitude que sur la croix, Marc consacre un tiers de son Évangile à ce récit. Jésus, quand il parle de lui, se nomme plutôt « Fils de l’homme ». « Qui dites-vous que je suis ? » La question sera remise sur le tapis l’été prochain.

 

* Disponible aux éditions Biblio aux prix de 2,90 €.  

 

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