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Par Philippe Malidor
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Comme Jésus le disait à Nicodème : « Le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va. C’est aussi le cas de toute personne qui est née de l’Esprit » (Jean 3.8).
Une transformation
Présent sur terre pendant une période ultra brève et fulgurante, Jésus promet que l’Esprit saint compensera son absence : « Je vous ai dit cela pendant que je suis encore avec vous, mais le défenseur, l’Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14.25-26). Oserai-je dire que, lorsqu’il se déversera sur les disciples au jour de la Pentecôte (Actes 2.1-13), le Saint-Esprit « réussira » ce que Jésus n’avait pas parachevé : transformer des apôtres timides voire apeurés (singulièrement Pierre) en évangélistes intrépides que rien, absolument rien, n’arrêtera.
Ce n’est pas un blasphème de dire cela, car Jésus l’a lui-même annoncé. Bien plus : il était nécessaire qu’il s’en aille pour que l’action de l’Esprit se libère en ses disciples : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers mon Père » (Jean 14.12).
Et une présence
Évidemment, quand nous lisons cela, nous avons l’impression d’être loin du compte. Avons-nous l’impression de faire des œuvres qui arrivent ne serait-ce qu’à la cheville des œuvres du Christ ? Où est notre hardiesse, où est notre intrépidité ? Nous qui sommes si timides pour proclamer notre foi chrétienne dans un pays où elle est certes défiée mais pas formellement interdite, comment imaginerions-nous aller prêcher l’Évangile en terre païenne (il en reste) et même en terres christianisées ? Prêcher la repentance à tel politicien américain pour toutes ses turpitudes sexuelles, financières et politiques (même sans s’exposer au sort de Jean-Baptiste face à Hérode) ? Demander audience au Tsar pour lui dire en face que sa récupération du nom du Christ afin d’aller massacrer ses voisins est une abjection dont il devra rendre compte ? Dire, en France, qu’à un moment donné nous, chrétiens, nous ne pourrons plus tolérer certains abus policiers ou certaines idéologies en matière de mœurs ?
Qui nous surprend
L’Esprit saint est invisible, souterrain, clandestin. Mais il est présent. Nous pouvons être assurés qu’il travaille dans notre petite Église locale. Il nous surprend, il nous émerveille. Ces dernières années, il nous a amenés à réaliser des projets impensables. Et combien d’actes de bonté entre paroissiens sont inconnus des autres mais connus du Seigneur ? Combien d’engagements extérieurs restent discrets et néanmoins efficaces ?
Alors, oui, demandons toujours plus de la présence du Saint-Esprit, mais en sachant nous émerveiller de ce qu’il fait parmi nous, souvent de manière non spectaculaire. L’Esprit aime bien la discrétion ; mais que celle-ci ne soit pas le prétexte au conformisme religieux ou à l’inaction. Soyons au moins certains d’une chose : si le Saint-Esprit est en nous, il nous dérange.
