Par Philippe Malidor, Église protestante unie du Cher
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Cette grotte a une connotation aussi paradoxale que nos châteaux forts : elle a un côté protecteur alors qu’elle évoque le dénuement et même la guerre, puisque c’est à cause de l’occupation romaine que Joseph et Marie ont dû quitter la relative sécurité de leur maison pour aller se faire recenser.
Tout est paradoxe dans Noël. La grandeur cosmique – rien de moins que la naissance sur terre du Fils de Dieu, du Sauveur du monde – y côtoie la modestie la plus absolue, et un climat d’oppression. C’est ainsi que l’an dernier, à Bethléem, on avait commémoré (je n’ose dire : « fêté ») la venue de « Jésus au milieu des gravats », dans un contexte de guerre effroyable qui, un an plus tard, est devenu apocalyptique.
Eh bien ! raison de plus pour la proclamer, cette venue du Sauveur ! Car comment ne pas voir, en ces temps où les conflits s’exacerbent un peu partout, y compris à l’intérieur de nos sociétés encore confortables, que c’est d’être sauvés dont nous avons besoin, grandement besoin ?
Le faible nourrisson, le futur crucifié, est aussi – et surtout – le Ressuscité. Tout se tient. La Pâque est contenue dans Noël et réciproquement. Et c’est une magnifique nouvelle.