Se fortifier dans l’espérance du Christ

L'attribution, prestigieuse s'il en est, de la première épître attribuée à l'apôtre Pierre n'a jamais fait consensus. Le doute se nourrit par la distance avec laquelle l'auteur parle de Jésus, alors que le Pierre historique en avait été le compagnon le plus proche, pour le meilleur et pour le pire.

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Première épître de Pierre

 

Par Jean Loignon, Église protestante unie de Loire-Atlantique

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Retenons plutôt le constat d’une lettre-circulaire adressée à la fin du Ier siècle à des communautés d’Asie Mineure, a priori fondées par Paul, composées de chrétiens auparavant polythéistes et visiblement confrontées à une persécution.

 

Une bienveillance constante

 

Ce contexte difficile est présenté comme une possibilité pour ces nouveaux fidèles de s’assimiler au peuple juif par des épreuves comparables et de se fortifier dans l’espérance en Christ. Pour ce peuple ainsi nouvellement élu, l’auteur file la métaphore d’Ésaïe (très cité dans l’épître) sur la pierre rejetée devenue la pierre angulaire; il préconise une bienveillance constante, non seulement entre membres de la communauté, mais aussi à l’égard des païens qu’ils côtoient et des autorités même hostiles. Ainsi l’acceptation heureuse de la servitude ou de la mixité spirituelle conjugale peuvent être l’occasion d’un témoignage, susceptible de gagner les païens à la foi chrétienne. Et la persécution apparaît comme une chance offerte à tous d’imiter le Christ. Cette approche peut nous rejoindre à une époque où la foi chrétienne suscite au mieux l’indifférence et méfiance, au pire l’hostilité violente dans certains pays.

 

Un monarque religieux à l’extrême

 

La sélection du mois reprend le parcours commencé en octobre dans le premier livre des Chroniques, section peu fréquentée de l’Ancien Testament, qui nous semble un double assez austère de Samuel 1 et 2, centré sur le roi David mais sans les célèbres épisodes le concernant. L’image de ce roi est ici celle d’un monarque religieux à l’extrême, soucieux d’établir la prééminence du Temple et de la classe des lévites en charge de la liturgie. La différence est nette avec les livres des Rois, montrant ainsi des divergences sur l’histoire d’Israël : le passé héroïque et mythique est alors instrumentalisé dans des débats sur l’organisation de la société au retour d’Exil, dans la continuité des livres d’Esdras et de Néhémie. La Bible est parole de Dieu mais écritures humaines.

 

On terminera le mois par quelques psaumes, dont le 119 : le plus long – 176 versets! –  et le plus acrobatique car chacune des 22 strophes se voit rattachée à une lettre dans l’ordre de l’alphabet hébraïque, laquelle sert alors d’initiale à chaque verset. Une prouesse à la Georges Perec, ce fils de la Bible qui écrivit un roman sans la lettre e.

 

 

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