À la découverte des Anglicans et de Thomas More

Fin janvier, Françoise Giffard, de l'Église protestante unie d'Angers-Cholet, a été invitée à se rendre à Londres avec le bureau des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC). Elle nous raconte ici ce qu’elle a vécu.

Le monastère chartreux Charterhouse de Londres © Françoise Giffard

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Par Françoise Giffard

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Un des objectifs était la découverte de Thomas More. Thomas More était un humaniste, ami d’Érasme et donc contemporain de Luther. Il a écrit le célèbre livre  » Utopia « .

 

Une vie laïque

 

Lincoln’Inn © Françoise Giffard

Très croyant, il a d’abord résidé à Chaterhouse, le monastère chartreux de Londres que nous avons pu découvrir. Mais il a choisi une vie laïque en embrassant une carrière d’avocat et en se mariant. Nous avons pu voir Lincoln’s Inn, lieu magnifique où il a fait ses études de droit. Sa carrière a été réussie puisqu’il a fini en tant que chancelier – sorte de premier ministre – du célèbre roi Henri VIII.

Nous avons mis nos pas là où il habitait dans la City puis à Chelsea en visitant sa chapelle paroissiale Chelsea Old Church qui a en partie résisté aux bombardements de la guerre. Chelsea étant un quartier huppé, d’autres personnes célèbres ont aussi fréquenté cette église, comme Kate Middleton…

 

 

Chapelle Chelsea Old Church © Françoise Giffard

Des conférences nous ont permis de découvrir sa vie et sa pensée. Grands étaient sa foi et son engagement social en plus de son engagement politique. Il a vécu dans cette période où les idées bouillonnaient et où le protestantisme émergeait mais il n’a pas suivi les opinions de Luther, qui lui paraissait aller trop loin dans son opposition au Pape. Il a d’ailleurs payé de sa vie son attachement à l’autorité de ce dernier, quand il s’est opposé à Henri VIII qui, pour pouvoir divorcer de sa femme qui ne lui avait pas donné d’héritier, s’est séparé de Rome pour se proclamer chef de l’Église d’Angleterre. Il a semblé inacceptable à Thomas More, à juste titre, que l’autorité religieuse suprême soit assurée par un homme politique. Pour justifier sa résistance jusqu’à la mort, il a invoqué, comme Luther à la diète de Worms, le devoir de suivre sa conscience.

 

Une diversité assumée

 

Nous avons cherché à connaître ce qu’est devenue cette Église anglicane qui a vu le jour malgré l’opposition farouche de Thomas More. Nous avons pu rencontrer Justin Welby, l’actuel archevêque de Canterbury à la tête de cette Église et assister à une célébration avec lui à Lambeth Palace, siège de l’Église anglicane situé en face du palais de Westminster. Nous avons appris que cette église est composée de deux tendances fortes, la High Church, qui ressemble à s’y méprendre à l’Église catholique, dans sa ritualité comme dans sa théologie, et la Low Chuch, un peu entre nos Églises protestantes et les courants évangéliques. Nous avons pu partager et célébrer dans des églises chacune de ces tendances. Cette diversité assumée a beaucoup surpris mes amis catholiques.

 

Le voyage a eu lieu la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens et la capacité d’unité au sein de l’Église anglicane m’a montré qu’un dialogue est toujours possible entre les chrétiens de bonne volonté, malgré leurs différences.

 

Célébration avec l’archevêque de Canterbury © Françoise Giffard

 

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