Par Chantal Vianou, pasteure de l’Église protestante unie de Royan
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Le voyage a permis de bien comprendre l’organisation de l’EPMB et son implication dans de nombreux secteurs de l’organisation de la société, comme la santé, l’enseignement et la formation, les droits des femmes.
La délégation de la phase retour était conduite par Jean-Luc Cremer, président de la région Ouest, la pasteure Chantal Vianou et Constance Margueron, conseillère presbytérale. Le groupe était constitué de treize personnes dont le curé de Royan, donnant ainsi une dimension œcuménique.
L’axe spirituel
Pendant le trajet, un temps de prière était organisé tous les jours. L’EPMB étant une Église qui prie, chante et lit beaucoup la Bible, une méditation était faite systématiquement au début de toute présentation par ceux qui nous accueillaient. En dehors de la prière, il y a eu quelques moments de partage bibliques.
Le dimanche, nous avons participé ensemble à un culte au cours duquel nous avons interprété un cantique de notre répertoire ainsi qu’un chant béninois. Un pasteur de notre groupe a prêché ce jour-là au temple de la Miséricorde Divine de Porto-Novo.
Le dimanche 27 novembre, un pasteur, le curé et trois prédicateurs sont allés prêcher dans divers temples et églises à Porto-Novo et Cotonou.
Sur Radio Hosanna, la voix de l’espérance, radio de l’Église protestante méthodiste du Bénin, nous avons enregistré une animation avec interprétation de cantiques choisis.
À l’institut théologique de Dowa, le professeur Raymond Assogba a présenté Tolègba, divinité de la religion traditionnelle vaudou.
Deux conférences ont été données sur les raisons du déclin du christianisme en France, la laïcité et les faits religieux dans l’enseignement en France par Bernard Trocmé et Jean Luc Cremer. Les débats qui ont suivi ces animations ont été riches et édifiants surtout pour les nombreux étudiants en théologie présents.
Une intervention concernant les conséquences de l’immigration clandestine en France, par Christiane Cheyron, a été suivie attentivement par les personnes du Centre de formation des femmes et jeunes filles d’Anavié.
Chaque participant au voyage a également passé une nuit chez l’habitant pour découvrir et vivre la spiritualité de son hôte et le suivre au culte le lendemain. Tous ces moments étaient très vivants, joyeux, accueillants, certes longs, deux heures au moins, mais on ne voit pas le temps passer. Les fidèles, nombreux et de toutes les catégories d’âge, dansent pour aller présenter leurs actions pour rendre grâce à Dieu avec ceux qui fêtent leurs anniversaires dans le mois ou tout autre évènement important, accompagnés de plusieurs chorales qui animent, des acteurs du culte en tenue de travail (prédicateurs, diacre ou collecteur d’offrandes et messagers des officiants pour éviter leurs déplacements inutiles, etc).
Toute nouvelle personne qui entre dans le temple est présentée, accueillie et reçue par un comité à l’issue du culte pour faire plus ample connaissance. Bref, comme on le sait, c’est une Église méthodique exigeante.
L’axe diaconal
Nous avons fait une formation avec quelques femmes de l’Union des femmes méthodistes du Bénins (UFMB) au centre de Anavié sur la manière de faire, entre autres, des pelotes à partir de vieux tricots ou de tee-shirts. Nous avons aussi appris à faire des perles.
À Wesley House, siège de l’EPMB, nous avons offert une croix huguenote, des vêtements et des jouets à la crèche-garderie. Vingt cocotiers ont été mis en terre au centre nutritionnel de Dangbo. Nous avons également été reçus à l’hôpital de l’EPMB Le Bon Samaritain.
L’axe culturel
Nous avons notamment visité la Route de l’esclave, le temple du Python, le site touristique de Ganviév (Vénise de l’Afrique), la source thermale de Hêtin, le centre de formation de Songhai, les palais royaux de Kétonou et de d’Allada etc.
Aujourd’hui, des liens d’amitiés et de partage se poursuivent entre les participants. Des réflexions se mèneront pour voir comment poursuivre l’échange entre les deux Églises et même, nos deux institutions à long terme. À Dieu seul la gloire.
Point de vue d’une protestante réformée au contact des méthodistes du Bénin
La foi en Christ est la même mais se vit un peu différemment.
La vie des méthodistes béninois est entièrement tournée vers l’Église. Alors que je suis, par mon éducation, beaucoup plus réservée quant à l’affichage de mes convictions.
« Que Dieu vous fortifie. Au nom très puissant de Jésus-Christ » ou autres, sont des expressions qui émaillent toutes les conversations.
Les actions de grâce sont fréquentes : pour tout évènement, anniversaire, décès, vie familiale… Les méthodistes remercient Dieu, par leurs chants et leurs danses, ils expriment leurs remerciements envers la bonté de Dieu.
L’action de grâce hebdomadaire au cours d’un culte s’illustre par un défilé chantant et dansant au cours duquel chacun vient placer son obole dans le tronc.
Le Bénin est réputé pour ses expressions corporelles avec ses chants et ses danses. Chaque Église possède sa propre chorale. Chorale classique dont les choristes sont vêtus de toge mais aussi parfois d’une chorale traditionnelle avec gon, hochet, claquement de mains, tambours et… ces chorales animent les cultes.
Marie-Claire