………
Par Stéphane Griffiths
Où étais-tu quand je fondais la terre ? (Job 38.4)
À la fin du livre, Job est dans le trente-sixième dessous. En plus de sa détresse, ses amis s’en mêlent, prenant le parti d’un Dieu vengeur mais juste. Alors Dieu dans les chapitres 38 à 40 prend la parole pour dire qu’il n’est pas le Dieu que Job et ses amis croient.
Deux thèses s’affrontent donc : une vision traditionnelle de Dieu (soutenue par les amis de Job) et le Dieu-mystère insondable tel qu’il se présente à travers l’aventure de Job.
« Assez parlé ! dit Dieu à Job et à ses amis. Ça suffit ! » Dans le livre de Job, on trouve plus souvent qu’ailleurs Dieu appelé Shaddaï en hébreu. Celui qui dit (Sh-), ça suffit (daï). Les talmudistes traduisent Dieu Tout-Opposé-Au-Chaos. Dieu, celui qui met des verrous et des portes pour que la mer ne passe pas les limites (verset 10). Celui qui met de l’ordre par la création.
Les chapitres 38 à 41 sont un hymne au Dieu créateur, maître du monde inanimé et animé, description de la vie sur terre, avant l’homme. L’homme n’a pas à juger Dieu. À la question posée par Job « Dieu est-il la source du malheur ? », Dieu répond par une autre question, procédé rhétorique bien connu. « Et, toi, qu’est ce que tu fais ? » sous-entendu pour éliminer le mal. Dieu va se montrer à la fois ironique et pédagogue. Au contraire de ce que dit Calvin qui écrit : « Job n’était point assez mâté ; il a fallu que Dieu lui montrât une force terrible. Pour cette cause donc il a tonné et a ému ce tourbillon, afin que Job connût à quel maître il avait affaire ».
Cela ressemble à un psaume de création (comme le psaume 104), longue liste de miracles que l’on observe tous les jours dans la nature. Et je vais vous le chanter…
→ Ressources pour préparer le Temps pour la Création 2022 dont le thème, cette année, est » J ‘ai entendu leur cri… je connais leurs souffrances…Viens, maintenant ! Je t’enverrai… Je serai avec toi. » Exode 3.1-12.