Des musiques à écouter en janvier

Musique au temple de Carouge et Madeleines
MUSIQUE CLASSIQUE

Musique au Temple de Carouge

200e anniversaire 1822-2022. Gallo CD-1667, 2022.

Ce CD nous fait vivre une heure de concert spirituel au temple de Carouge, en Suisse, avec Marjeta Iva Cerar (soprano), Marcelo Giannini (orgue), Juliette Roumailhac et Jonathan Nubel (violons) et Karolina Plywaczewska (violoncelle). Des œuvres pour orgue seul (Bruhns, J. S. Bach), des pièces vocales sacrées (Szarzynski, C. P. E. Bach, Haydn), des sonates d’église (Corelli, Mozart) alternent comme si nous étions au concert.
Ce bel enregistrement nous rappelle combien la musique a sa place dans nos temples protestants et comment elle peut nous porter vers une profonde spiritualité.

Béatrice Verry


CHANSON FRANÇAISE

Madeleines

Anne Sila. Éditeur Play Two, novembre 2022.

 

Chaque génération choisit son passé. Liberté facilement effrayante en politique, quand chaque campagne voit s’ériger des France éternelles, mais perpétuellement savoureuse dans la quête des bons vieux temps et des âges d’or.

Anne Sila, à son tour, fait le compte de ses Madeleines, à la fois en cohérence et en évitement d’un parcours de gloire télévisée marqué par une reprise mémorable d’une chanson de Gilbert Bécaud. Et donc, après avoir fait découvrir « Je reviens te chercher » à beaucoup de ses contemporains, elle pioche dans ses propres souvenirs, dont « Faut pas pleurer comme ça », tube de Daniel Guichard de 1972 qu’elle a connu grâce à Gérard Depardieu dans le film Quand j’étais chanteur, en 2006.

Tout est dans ce dialogue entre la forme originelle, un entrelacs de références intermédiaires et la souveraine gourmandise d’une artiste élevée au violoncelle, nourrie de jazz et reconnue dans la pop. Anne Sila cherche la simplicité et une sorte de vérité dans « Le temps de vivre », de Georges Moustaki, « Pour ne pas vivre seule », de Dalida, « À toi », de Joe Dassin, « Le premier pas », de Claude-Michel Schönberg, ou « Quoi », de Serge Gainsbourg pour Jane Birkin, toutes nées avant sa propre naissance et nimbées d’une même aura désormais intemporelle. Il en résulte une sorte de nouveau classicisme, savoureux et paradoxal.

 

Bertrand Dicale

 

 

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