Par Élisabeth Renaud
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C’est dans la chapelle de la congrégation des sœurs de Marie immaculée qu’une centaine de réfugiés ukrainiens ont pris place en ce samedi matin. Deux prêtres orthodoxes du patriarcat de Constantinople s’étaient déplacés de la région parisienne pour présider une célébration émouvante dans le contexte que l’on connaît.
De magnifiques chants
Durant une heure trente, chants et textes liturgiques en ukrainien ont conduit la célébration. « Même s’ils ne sont pas tous croyants, cette célébration est une belle occasion pour les réfugiés de se rassembler car ils sont tous dispersés dans Bourges », confie le père Antoine.
Les chants interprétés par un chœur de quatre personnes ont résonné dans la chapelle durant presque la totalité de l’office, ne laissant le silence que lors des rares interventions du prêtre. La lecture de la Nativité en ukrainien puis en français, ont été les seules paroles prononcées dans notre langue durant la célébration. Mais peu importe, même si nous Français, nous ne comprenions rien, la spiritualité du moment était réelle.
En fin de célébration, deux jeunes femmes en costume traditionnel ont interprété des chants en tenant une étoile représentant l’étoile de Bethléem.
Et avant de quitter les lieux, des participants sont venus remplir d’eau bénite leur petite bouteille apportée pour l’occasion. « Cette eau a été bénite avant l’office, explique l’épouse d’un des deux prêtres. Elle leur permettra de surmonter les épreuves durant l’année ».
Le traditionnel plat de Noël
Un repas préparé dans les cuisines d’une association d’hébergement de réfugiés a fait suite au recueillement. Le kutia, plat traditionnel de Noël ukrainien à base de blé bouilli, miel et graines de pavot, attendait les participants qui ont pu déguster d’autres mets typiques d’Ukraine.
« Kutia symbolise le sacrifice à Dieu, explique Natalia, une Ukrainienne. Le coquelicot représenté par les graines de pavot symbolise le martyr et le sang versé innocemment. Le miel est un symbole de la parole et de la pureté de Dieu, tandis que le blé, qui est le composant principal de cette bouillie, symbolise la renaissance. Chaque année, les graines tombent dans le sol, poussent, donnent naissance à une nouvelle vie, puis meurent pour trouver une continuation lors de la prochaine récolte ».
Pourquoi Noël est-il le 7 janvier chez les orthodoxes ?
Beaucoup d’orthodoxes et de gréco-catholiques ont conservé le calendrier « julien » (introduit par Jules César) qui comporte actuellement treize jours d’écart par rapport au calendrier occidental « grégorien » (institué par le pape Grégoire XIII au XVIe siècle) qui est devenu le calendrier civil. Le 25 décembre du calendrier julien correspond donc au 7 janvier du calendrier grégorien utilisé par les catholiques, les protestants, et par un certain nombre d’Églises orthodoxes.