Par Claudie de Turckheim
Parler finances n’est pas un problème pour lui. Il connaît chaque Église locale, en scrute les forces vives, et, bien sûr, les finances. Avec le recul de l’expérience, il maintient le cap, il rassure et garde confiance quoi qu’il advienne malgré les aléas de la vie. L’épisode « Covid » lui donne raison car nos Églises depuis deux ans, ont réussi à honorer leur contribution, à part quelques cas particuliers. « Il n’y a pas eu de baisse en 2020, année du confinement, et 2021 ne s’est pas trop mal passée. Les paroissiens se sont bien mobilisés, ils ont envie que notre Église continue de vivre. Donc quelles que soient les difficultés de la vie, ils jouent le jeu. Notre Église est une Église de fidèles ». Quant aux comptes 2022, ils sont encore en suspens.
Comment évaluer le montant des contributions ?
« L’Équipe régionale d’animation financières (Eraf) y travaille depuis 15 ans, explique Christian Lacroix. On est parti de l’existant, et au cours des ans, on a diminué ou augmenté la contribution en fonction des renseignements donnés par les Églises et de l’analyse de leurs comptes. On essaie de trouver un bon équilibre. Il est plus facile de baisser que d’augmenter… Dans certains consistoires, l’équilibre ne repose que sur quelques paroisses. »
À quoi servent les cotisations ?
Il n’y a pas d’autre financement pour l’Église que les cotisations. Sur une contribution de 100 €, 33 € restent aux Églises locales et 67 € servent à payer les pasteurs, à gérer la Région. 31 pasteurs sont payés par la Région. Christian Lacroix pense que l’on pourrait en avoir deux de plus. Depuis 2021, quelques postes sont financés par la Fondation Flam (Foi, Lumière, Action, Ministères) et par le fonds pour les ministres. Ce sont des postes d’évangélisation.
En 2019, la Région a demandé aux Églises locales une contribution exceptionnelle prise sur leurs réserves pour permettre l’embauche de pasteurs. « Dans le budget 2023, précise Christian Lacroix, les contributions des Églises locales n’étant pas totalement au rendez-vous, il faut utiliser une grosse partie de ce fonds pour pouvoir budgéter 32 pasteurs qui sont nécessaire pour la région. Au Synode 2023, il faudra certainement encore demander aux paroisses de prendre sur leur réserve, car il faut penser à l’avenir ou de nombreux postes seront à pourvoir ».
Quels conseils donner aux paroisses ?
Pour Christian Lacroix, il n’y a pas une stratégie unique pour faire rentrer de l’argent, mais il faut en parler souvent, en Conseil presbytéral, aux annonces… Il faut encourager le pasteur, le président, le trésorier à ne pas avoir peur de parler des finances. « Certains sont inquiets, pensant ne pas y arriver. Il faut au contraire être dans une dynamique positive : On va y arriver ! »
Les virements mensuels qui se sont développés depuis le Covid tranquillisent les trésoriers. Cependant il faut penser à réajuster les montants tous les ans. Les appels trimestriels ou annuels sont aussi un moyen de rééquilibrer les comptes.
Les appels spéciaux autour d’un projet sont utiles. Dans de nombreuses Églises cela fonctionne très bien mais on peut constater que pour certaines cela est plus difficile.
Garder le contact
Régulièrement, des réunions en visioconférence sont organisés entre Christian Lacroix et tous les trésoriers, et chacun peut intervenir et poser les questions qu’il souhaite.
L’Eraf, avec sept personnes autour de Christian Roux, son président, organise un colloque financier tous les ans. Tous les conseillers presbytéraux de la région sont invités. La prochaine réunion aura lieu le 1er avril 2023 à Tours, et la pasteure Sophie Zentz-Amedro, nouvelle secrétaire générale de l’EPUdF, sera l’invitée. L’après-midi sera consacré aux questions des trésoriers (Logeas, révisions des comptes, remontées des comptes, budget 2024…).
L’Eraf conseille aussi les Églises sur les sujets administratifs tels les nouveaux statuts.
Suite à la loi du 24 aout 2021, Christian Lacroix rappelle qu’il est demandé aux Églises de modifier leurs statuts. Il leur suffit de reprendre les statuts-types proposés. La principale modification se trouve dans l’article 1 avec le nom de l’association cultuelle (nom en 1906, nom actuel), le nombre de membres (de 12 à 7) et la localisation (département plutôt que le canton). Ces statuts devront être envoyés au secrétariat de la région avant le 27 janvier pour contrôle par le Conseil régional.
« Ceci n’est qu’une première étape et d’autres renseignements arriveront au fil du temps pour fin juin » précise Christian Lacroix.