Par Charles Nicol, Église protestante unie de Loire-Atlantique
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Pourtant, leurs filets de pêche leur assuraient leurs moyens de subsistance pour eux et leurs familles. Dans ce récit, Jésus choisit des hommes très ordinaires en Galilée, loin de Jérusalem où siègent les scribes, des hommes savants, célèbres ou riches.
Jésus parle des hommes
En 1906, dans une de ses prédications, Albert Schweitzer, qui s’apprêtait à partir pour l’Afrique soigner les plus déshérités, faisait observer que « dans cet appel apparaît le mot « homme « . Il ne parle pas de religion, de foi, de l’âme ou d’autre chose, mais seulement des hommes ».
La force de ce récit réside dans le fait que les premiers disciples ont été appelés sur leur lieu de travail et non pas au cours d’un culte ou d’une retraite spirituelle. Ils retourneront d’ailleurs régulièrement à leur activité comme à l’occasion de la pêche miraculeuse au dernier chapitre de l’évangile selon Jean. Ici, il ne s’agit pas d’obéir à un gourou. Au fond, Jésus qui est un homme avant tout n’avoue-t-il pas son impuissance et nous renvoie-t-il pas à la nôtre ?
Car il a besoin d’eux
Loin des habituels clichés exprimés à la lecture de ce texte, comme « le Messie nous invite à le suivre » ou pire encore « c’est dans l’obéissance que nous obtiendrons la vie éternelle », Jésus ne nous dit-il pas plus simplement : « J’ai besoin de vous pour sortir les femmes et les hommes des filets qui les emprisonnent. Mais seul je n’y arriverai jamais. Ensemble, nous pourrions peut-être y parvenir ».
Jésus vient à notre rencontre et s’offre ici librement pour donner sens à notre existence, dans l’ordinaire des gestes simples, en nous désignant une tâche : celle de devenir humain en prenant conscience d’autrui. Il ne nous demande pas de tout abandonner, pour nous réfugier dans une secte ou autre, mais nous interpelle sur les rives de notre quotidien. Il nous appelle à hisser les voiles de l’espérance pour accomplir un monde meilleur.