Par Corinne Bitaud, chargée de mission EPUdF
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Réfléchir aux implications de la situation climatique et écologique dans une perspective croyante, tel est l’objectif que se donnent, en 2009, quelques pasteurs de l’Église réformée de France, en créant le réseau Bible et Création. Dans la dynamique du Temps pour la Création, mis en place sous l’impulsion du Conseil œcuménique des Églises, ce réseau informel réunissant théologiens, scientifiques et citoyens engagés pour la protection de la nature, a l’ambition d’éclairer bibliquement notre compréhension spirituelle, notre prédication et notre action envers la nature, pensée comme création de Dieu. Il s’agit, comme l’écrivent les documents fondateurs, d’examiner celle-ci «à la lumière de notre foi chrétienne et [de] la référer à la seigneurie de Jésus-Christ».
D’un réseau informel…
Depuis lors, le réseau produit des outils pour l’Alliance biblique, des contributions aux débats dans les régions, des dossiers pour la revue Information-Evangélisation. Ses membres rédigent des articles et des livres, organisent des conférences, notamment en 2014 à l’Institut protestante de Paris un colloque intitulé « Terre créée, terre abîmée, terre promise ». Ce travail théologique est complété par l’élaboration de ressources pour les Églises locales : blog présentant la recherche en éco-théologie, relais de documents liturgiques internationaux, animations lors d’événements comme le Grand Kiff ou Protestants en fête, appui à la démarche du Jeûne pour le climat en 2015 qui mènera à la création du label Église verte.
À la création d’un réseau national
De 2019 à 2021, des membres du réseau sont fortement impliqués dans la démarche synodale de l’Église protestante unie intitulée « Écologie, quelle(s) conversion(s) ? ». À sa suite, le Conseil national confie officiellement une tâche à Bible et Création : effectuer une veille, produire des ressources pour les paroisses, promouvoir Église verte et Le Temps pour la Création, appuyer le réseau jeunesse et les commissions catéchétiques, représenter l’Église au sein de la commission « Écologie et justice climatique » de la Fédération protestante et dans les différents réseaux chrétiens ou interreligieux.
Depuis septembre 2023, ce réseau est désormais commun à l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) et à l’EPUdF et il se dote d’un nouveau nom : « Espérer pour le vivant ». Il place ainsi explicitement son travail, toujours ancré dans les sources bibliques, dans la perspective de l’espérance chrétienne pour [toute] la Création. Concrètement, il s’appuie sur une liste de diffusion (partage d’informations diverses), des rencontres en visioconférence sur des sujets autant théologiques que pratiques et se réunit un week-end par an pour des échanges, une conférence-débat, des ateliers de travail, des temps de prière et de célébration.
Si une lecture théologique et spirituelle de la crise écologique et climatique et le travail sur l’espérance qui nous anime dans ce contexte vous intéresse, n’hésitez pas à contacter les co-animateurs du réseau : Jean-Sébastien Ingrand (UEPAL) et Corinne Bitaud (EPUdF). La prochaine rencontre aura lieu à Paris les 21 et 22 octobre.