Une visite apprenante dans une paroisse anglicane

Début novembre, des membres de l’Église protestante unie de Loire-Atlantique sont partis à Londres à la rencontre de l’Église Saint Barnabas à Londres, dans le cadre du projet Zacharie. Une participante raconte.

Projet Zacharie

 

 

Par Clara Hauck, Église protestante unie de Loire Atlantique

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Partir à Londres en voyage d’observation afin de rencontrer une autre Église et découvrir comment les paroissiens vivent leur foi et la Parole de Dieu. Voilà une idée folle ! Je trouvais le projet particulier, j’ai donc fait des recherches sur les précédentes expériences des autres Églises de l’Ouest : Vannes, Orléans, Niort… des vidéos YouTube ont permis d’immortaliser leurs ressentis et les aspirations qui en découlaient. J’ai donc prié et je suis partie confiante avec les autres membres de l’Église.
Nous étions huit pour représenter l’Église de Nantes dont notre pasteur Pierrot Munch.

 

Nous avons fait un long voyage jusqu’au fameux quartier de Kensington, à Londres, et nous sommes arrivés en fin de journée. L’expérience s’est avérée riche dès les premiers instants avec un concert du groupe de Louange dans un pub à proximité de l’église de Saint Barnabas. Des musiques uniquement profanes : rock, folk, pop ont mis de l’ambiance dans ce pub où se sont mêlés des paroissiens et des personnes du quartier. Une simple information à la fin du concert évoquait l’origine de leur groupe de musique.

 

Quatre cultes dans une journée

 

Dès le lendemain, nous avions connaissance de l’organisation de quatre cultes étalés sur la journée du dimanche. Cela était intrigant. En arrivant avant le premier culte, on découvre une entrée chaleureuse, avec proposition de café-thé et petits gâteaux. Il est possible de garder sa tasse pour se rendre dans le temple, où sont installés à chaque bout de rangées des petites tables avec des livres de chants et des bibles.

 

Des flyers sont également présents pour indiquer les diverses activités proposées actuellement.
Le premier culte est construit sur la liturgie, l’étude de la Bible et des chants considérés traditionnels. Le second culte est un culte plus “dynamique”, où la place des familles est clairement mise en avant. La professionnelle référente des enfants coanime le culte avec le pasteur de l’Église Saint Barnabas Andy Buckler. Le troisième culte, proposé en fin d’après-midi, est organisé pour la communauté francophone. De nombreuses personnes font plusieurs kilomètres pour venir écouter un culte dans leur langue maternelle. Et enfin, le quatrième culte est destiné aux personnes qui cherchent à exprimer leur foi à travers des arts créatifs. Les chants qui rythment ce temps de prière sont méditatifs. Cela s’effectue dans la pénombre avec quelques jeux de lumières tamisées et de couleurs douces. Entre chaque culte, le groupe des salariés de l’Église s’active pour réorganiser les espaces (modification de l’installation des chaises, de l’accès aux espaces enfants, installation de la sono…).

 

Deux jours de travail et de réflexion

 

À la suite de cette journée, nous avons eu deux jours de travail et de réflexion où se sont intégrés des temps de participation aux activités proposées pour les paroissiens, tels que : les balades dans le quartier où l’on prie pour la vie de quartier et de ses habitants (autres églises, écoles, petits commerces…), rencontre avec la communauté iranienne présente au sein de la paroisse, et enfin les temps d’accueil en semaine pour les enfants du quartier. Plusieurs coins-jeu sont aménagés dans le temple lui-même. Cet espace est dédié aux professionnelles de la petite enfance et aux “nannies” et aux parents. Ce jour, ils étaient une quarantaine d’enfants. À chaque fois, le temple propose une boisson chaude pour accueillir les personnes qui entrent. Ces temps sont profanes, mais la foi et la prière sont toujours au cœur de ceux qui les animent. Ils ne font pas de prosélytisme, mais rappellent et mettent en lumière les valeurs chrétiennes.

 

Nous avons pu rencontrer un responsable du diocèse anglican de Londres qui a évoqué les difficultés que rencontrent les Églises pour être accueillantes et investies par les habitants du quartier. En ouvrant l’espace à d’autres activités, cela permet d’appréhender l’Église comme un lieu d’accueil et de bienveillance.

Nous nous sommes sentis accueillis et intégrés, malgré la barrière de la langue (surtout pour moi qui parle peu anglais !).
Ce projet Zacharie permet d’initier une nouvelle dynamique et un regard neuf sur la manière dont nous vivons notre foi en Jésus-Christ et nous détacher de certaines habitudes en particulier sur le mobilier ou les aménagements qui ont eu leur pertinence autrefois, mais dont le but est toujours de servir le partage de la Parole.

Le pasteur de l’Église anglicane a pu dire au cours de nos échanges une phrase représentant totalement leur projet : « Honorer le passé, conjuguer le présent et rêver le futur ». Voilà aussi ma prière pour notre paroisse et pour toutes celles qui cherchent à mettre le Christ en leur centre.

 

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