De la tristesse à la joie : l’annonce du Paraclet*

Tant que les disciples étaient avec Jésus, sa seule présence suffisait à les rassurer. Mais désormais absent, c’est une autre affaire !

Lire la Bible en six ans

 

Par Charles Nicol , Église protestante unie de Loire Atlantique

 

Dans la lecture de ce mois, l’Évangile selon Jean se montre à la fois pessimiste et rassurant. À l’annonce de Pâques, Jésus avertit les disciples qu’ils seront persécutés, exclus des synagogues (Jean 16.2) et qu’ils sombreront dans la tristesse (Jean 16.20). Mais il affirme dans les mêmes versets que « la tristesse se changera en joie » à l’image des psaumes 132 et 133, car « il est doux pour des frères de demeurer ensemble ». Cet appel à l’unité pour surmonter la peur est l’annonce du Paraclet, l’esprit consolateur, qui se manifeste notamment le jour de la Pentecôte. En effet, en Jean 16.12, Jésus déclare : « Lorsque viendra l’Esprit de vérité, il vous fera accéder à la vérité tout entière ».

Les premiers chrétiens ont en effet besoin d’être consolés. Divisés, martyrisés, ils ne voient pas venir la promesse d’un « Royaume » nouveau. Comment lutter dans ces conditions ? Et qui montrera le chemin ? Dans les épitres adressées aux Corinthiens, Paul veut rassurer une communauté souvent déchirée en se référant à la parole de Jésus (Corinthiens 1.4). Nous devons d’abord l’interpréter à la lumière de son intention et contexte pour ses premiers destinataires. À l’heure du « Royaume » de l’image et des réseaux sociaux, les écritures ne nous offrent-elles pas un temps de pause et une palette de couleurs variées de réflexion sur des sujets contemporains ? Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de plonger dans une lecture littéraliste de la Bible. Parce que, comme le prêchait Albert Schweitzer en 1907, notre foi « est un corps vivant, en évolution constante, elle n’est pas figée dans des textes immuables, mais est prise dans un processus continu de renouveau, de réformes, qui se poursuit à travers les générations ».

 

Jésus s’est soucié et se soucie toujours des lendemains. Même si, comme les disciples qu’il a remis en marche face à l’adversité, nous avons parfois le sentiment que Dieu s’est absenté, nous ne sommes pas orphelins. Le Paraclet nous relève. Au milieu de nos tourments, la parole léguée par Jésus nous console, réconforte nos cœurs et nos esprits.

 

*Le Paraclet, du grec ancien : Παράκλητος (paraklétos), désigne l’Esprit saint.

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