Mort, où est ta victoire ?

Deux notions me viennent à l’esprit à la lecture des textes proposés en mai : la fin et la vie nouvelle. Il s’agit en effet des derniers chapitres du deuxième livre des Chroniques et de la première épître de Paul aux Corinthiens.

Lire la Bible en six ans

 

2e livre des Chroniques1ère épître aux Corinthiens

 

Par Éric Gaume, Église protestante unie de Loire Atlantique

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Le livre des Chroniques se clôt sur l’annonce de la reconstruction du temple, image symbolique de la résurrection du Christ, sujet central de la fin de l’épître de Paul.

 

Deux figures fondatrices

 

Dans le livre des Chroniques, nous reprenons le récit de la succession des rois de Juda, depuis le règne de Jotam (2 Chr. 27), quelques années avant la destruction du royaume d’Israël en 722 av J-C, jusqu’à la déportation à Babylone au temps du roi Sédécias en 586 av J-C. Plus d’un siècle et demi d’histoire, brossé en dix chapitres et à peine plus de pages.

 

Deux figures fondatrices se démarquent. Ézéchias, roi réformateur, qui rétablit le culte et convoque les peuples de Juda et d’Israël, pourtant souvent ennemis, à venir fêter la Pâque à Jérusalem (2 Chr. 30). C’est la première mention de la Pâque dans les Chroniques, événement marquant et peut-être nouveau dans le royaume de Juda. Cette fête mémorable signe l’union des peuples et des traditions d’Israël et de Juda, après des siècles d’oppositions. Josias est l’autre grand réformateur. C’est lors de son règne que surgit miraculeusement le « livre de la loi du Seigneur », i.e. la Torah ou Pentateuque (2 Chr. 34), véritable temple immatériel pour la foi juive.

 

Un homme de son temps

 

Pour lire l’épître de Paul, il faut se garder de tout anachronisme et se souvenir que Paul est aussi un homme de son temps, qui s’adresse à ses contemporains. Alors, on peut pleinement profiter de ses écrits d’où transparaissent certes sa grande exigence, mais aussi l’humilité, la douceur et la bienveillance. Paul conseille, propose mais n’impose rien. Pas d’anathèmes, d’injonctions doctrinaires, de fascination excessive pour le mystique et le magique. Paul veut avant tout convertir les cœurs. C’est lui qui nous dit : « Maintenant, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour. Mais l’amour est le plus grand » (1 Cor. 13). « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » est bien le premier des commandements pour Paul. Dans cette magnifique épître, je recommanderais particulièrement la lecture du chapitre 15, véritable profession de foi en la bonne nouvelle de la résurrection du Christ et de la nôtre. Au lendemain de Pâques et avec Paul et les juifs revenus d’exil, proclamons fermement « mort où est ta victoire ? ».

 

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