La Bible et le nez

« L’Éternel Dieu forma l’Homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant » (Genèse 2.7).

Il fit faire l’huile d’onction sainte et le parfum aromatique pur par un parfumeur (Exode 37:29) © Patrice Bouton

 

Par Vincent théologien, diplômé de l’Institut catholique de Paris

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 Le nez est bien l’organe le plus proche des origines de l’homme ou, du moins, l’organe auquel l’homme donne la première importance dès qu’il s’agit d’inventer nos origines. Un retour aux origines de la vie que confirme l’apôtre Paul : « Le premier homme devint une âme vivante… » (1Corinthiens 15.45). Car l’homme n’était, aux yeux du yahviste auteur de ce chapitre de la Bible, qu’une âme morte, une étoile sans vie. Poussière. Terre. Adam « Le terreux ». Adama signifie la terre, la glaise, en hébreu. L’homme « poussière d’étoile » pour l’astrophysicien Hubert Reeves.

 

Le nez, receveur du souffle vital divin, assume sa première fonction physiologique dès les origines. Le nez, premier organe cité par la Bible, honoré par elle dans sa fonction respiratoire, initiateur physiologique du principe de vie, le souffle, le nez sera honoré immédiatement et à nouveau dans sa fonction olfactive puisqu’au jardin d’Éden « se trouve l’or ainsi que le bdellium et la pierre d’onyx. » (Genèse 2.12).

 

Le bdellium est une résine odoriférante de couleur jaune. Le nez et sa fonction olfactive, flattés au jardin d’Éden, sont mis à l’honneur dès les origines. Mais plus encore, le parfum constitue un lien sacré entre le Seigneur Dieu et Moïse, au livre de l’Exode (30.34-38), le Seigneur dit à Moïse : « Procure-toi des essences parfumées : storax, ambre, galbanum parfumé, encens pur, en parties égales Tu en feras un encens parfumé, qui soit salé, pur et saint. C’est une œuvre de parfumeur. Tu en réduiras un morceau en poudre pour en mettre un peu devant la charte dans la tente de la rencontre, là où je te rencontrerai. Pour vous, il sera très saint. Et ce parfum que tu feras, vous n’utiliserez pas sa recette à votre usage.: tu le tiendras pour consacré au Seigneur. Celui qui en fera une imitation pour jouir de son odeur sera retranché de sa parenté ».

 

Il ne s’agit ici rien de moins qu’un lien sacré entre Yahvé et Moïse mais aussi un lien saint entre le créateur et sa créature. Un lien olfactif, créant l’odeur de sainteté. Le nez réalisant ce lien.

 

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