Jeux Paralympiques : l’inclusion qui exclut *

La France s’enorgueillit d’organiser pour la première fois sur son territoire les jeux Paralympiques d’été, mais l’organisation gâche la fête.

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Marathon paralympique de Londres en 2012 © Commons wikimedia

 

Par Nicolas Boutié, magazine Le Cep

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En voilà un beau moment d’union nationale ! Tout le monde se réjouit de ces JO organisés à Paris mais aussi sur tout le territoire. Tout est facilité pour que les personnes à mobilité réduite puissent assister à la cérémonie d’ouverture et aux épreuves sportives. Bien sûr, de ci de là, on râle en bons Français que nous sommes. La croix des Invalides a disparu, Aya Nakamura va chanter, on expulse les locataires… Bref, des sujets bien profonds.

 

Par contre, personne ne se pose la question de savoir pourquoi la médaille des athlètes valides est différente de celle des athlètes paralympiques ? Deux affiches, deux organisations, des dates différentes. À l’heure de l’inclusion, j’ai plutôt l’impression que les temps sont encore à l’exclusion. Loin de moi d’être un « inclusiviste » acharné. Il n’est pas vraiment concevable de mettre en compétition des valides et des invalides. Il n’y aurait plus réellement de raison de participer aux épreuves sportives.

 

Mais pourquoi séparer tout le monde au moment de la fête ?

Dans la médaille des grands sportifs valides est inclus un bout de la tour Eiffel, pour les autres non… Une seconde session de Jeux, plus tard, bien plus tard… quand tout le monde sera pratiquement rentré de vacances !

 

Alors je me pose la question : pourquoi ne peut-on pas, au XXIe siècle, organiser une seule cérémonie d’ouverture pour tous les athlètes, sans exception, une seule cérémonie de clôture, une seule affiche et trois médailles (or, argent et bronze) identiques. Seule l’organisation des compétitions est à réorganiser pour que tout le monde puisse profiter des infrastructures sans se marcher sur les pieds.

 

Malheureusement, il y a aujourd’hui les Jeux à côté des Jeux, les para (à côté) olympiques. Ne serait-il pas temps de militer pour une inclusion festive, que tous les athlètes sans absolument aucune distinction puissent se dire avec fierté : j’en étais !

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* Cet article fait partie du dossier Les protestants et le sport proposé par la Presse régionale protestante.

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