Par Morgane Giffard, Église protestante unie de Loire Atlantique
Vous avez toujours un ou deux enfants qui restent fermés à vos séances caté ? Vous ne savez pas toujours comment trouver une bonne nouvelle pour le quotidien des enfants à partir d’un texte biblique (je me rappellerai toujours du sacrifice d’Isaac par Abraham lu aux enfants…) ? Vous en avez marre de chercher des bricolages que vous finirez souvent par faire vous-même à la place des enfants ?
Alors inscrivez-vous à la formation proche de Vannes pour découvrir cette pédagogie éprouvée depuis 50 ans dans le monde entier, initiée par un pasteur américain et inspirée de l’approche Montessori. Si vous êtes pasteur ou conseiller presbytéral, je vous invite vraiment à y envoyer et à financer un binôme de catéchètes ou de personnes intéressées. Même si vous n’avez pas de salle qui pourra être dédiée aux enfants, la méthode est applicable avec des armoires dans lesquelles le matériel peut être rangé.
Les bénéfices du présentiel
Lors de la formation à Nantes, nous étions côté protestant six catéchètes de l’EPUdF de Nantes, Poitiers et Périgueux ainsi que deux pasteures proposantes venues de loin. Découvrant totalement l’approche ou l’ayant déjà mis en place partiellement grâce aux supports disponibles sur le site de l’Église protestante unie de France et sur le site Godly Play, chacune a pu réaliser combien une formation en présentiel change tout, notamment grâce au savoir-faire et être des formatrices !
Vivre une séance Godly Play pour soi permet de se rendre compte de l’importance de l’accueil individualisé, du rôle du matériel pour soutenir l’imaginaire et du silence pour faire résonner le texte, de la joie d’une bénédiction finale. Cette méthode m’avait beaucoup attirée initialement par l’intelligence des questions qui sont posées après la narration biblique, le respect de la liberté dans les réponses des enfants et par la place centrale du jeu et de l’émerveillement. À l’heure de notre société qui va vite, la séance Godly Play permet de recentrer son attention et de donner un espace propice pour se tourner vers l’intériorité.
Un cadeau merveilleux
Alors que l’hésitation est de mise au vu de l’investissement en temps et financier, sachez que ces trois jours de formation sont un cadeau merveilleux. Pour revisiter des histoires bibliques, pour se remettre à la recherche de Jésus comme un détective, pour se reconnecter à notre spiritualité d’enfant. Lors des mises en pratique, le temps dit d’émerveillement ressemble fort à un partage biblique où le narrateur ne fait que reformuler ce que chacun dit pour soutenir la discussion de groupe qui s’installe naturellement.
Cette formation permet de se jeter à l’eau dans la narration d’une histoire sans antisèche et de s’entraîner à l’écoute active. Elle donne également des clés pour gérer l’autorité et la relation avec les enfants de façon respectueuse et joyeuse, sans laxisme pour autant. Pas d’écran ni de notes à prendre, les formatrices utilisent des objets pour nous présenter notamment la spiritualité de l’enfant, en replaçant l’église comme lieu d’apprentissage d’un langage pour que les enfants puissent s’exprimer un jour à leur tour.
En lisant le point 4b) de la décision synodale sur la Mission de l’ Église et ministères, j’ai immédiatement pensé à la catéchèse Godly Play : en considérant que la formation chrétienne dépasse le seul enseignement et consiste à laisser toujours plus de place au Christ dans notre vie, à la manière de l’apôtre Paul évoquant son travail auprès des Galates pour que le Christ soit « formé en [eux] » (Galates 4.19).