L’écriture inclusive, oui mais pas trop

L'ÉDITO DE LA RÉDACTRICE - Récemment, l’auteur d’un article m’a demandé de ne pas « corriger » son texte en féminisant les noms qui désignent des fonctions (professeur, proviseur etc).

 

Par Élisabeth Renaud, rédactrice en chef du Protestant de l’Ouest

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Je cite : « sous prétexte que l’usage de cette féminisation se répand. L’Académie “ souhaite conserver la neutralité des titres, pour que l’institution prévale toujours, jusque dans les noms de ses représentants, à propos de leur personne. La transcendance de l’institution est ici mise en avant. La transformation de l’usage met de fait en péril cette conception de la société ” ».

 

Je lui ai répondu que je suivais les consignes définies par la presse régionale protestante afin d’avoir une harmonisation entre les journaux, à savoir : « Féminisation des noms et écriture inclusive. Les noms sont féminisés : la pasteure, l’auteure, la conseillère…. Le pluriel : la marque du féminin ne sera plus mise entre parenthèses, mais avec un point : les pasteur·e·s, les employé·e·s, les chanteurs·euses, chacun·e… Idem pour les verbes : nous y sommes toutes et tous exposé·e·s ».

 

Je vous avoue que si je suis la consigne de la féminisation des noms sans problème, concernant l’écriture inclusive pour les pluriels, je ne l’applique pas systématiquement. Imaginez un texte rempli de pluriels inclusifs, cela donnerait : « Les professeur·e·s et leurs étudiant·e·s se sont rendu·e·s à la faculté et ont été reçu·e·s par les enseignant·e·s ». On ne peut pas vraiment dire qu’un tel texte soit d’une lecture aisée !

 

Selon l’Académie française, qui qualifie l’écriture inclusive de « péril mortel », ces nouvelles marques orthographiques et syntaxiques amènent la langue française vers un apprentissage plus complexe, brouillé à la limite de l’illisibilité. Même notre Président de la République a appelé, lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, fin octobre, à « ne pas céder aux airs du temps », et estime que « le masculin fait le neutre, et qu’on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots pour rendre la langue française lisible ». Il parle essentiellement du pluriel inclusif et je suis d’accord avec lui.

 

Donc, chères lectrices, ne vous offusquez pas si dans les articles du Protestant de l’Ouest, il peut sembler que l’on ne s’adresse qu’à la gent masculine, il n’en est rien. Prenez-le comme une revendication pour une lecture plus facile.

 

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