Musique de Habsbourg pour deux trompettes
Jean-François Madeuf, Julian Zimmermann, The Rossetti Players, Barbara Konrad, chez Accent, 2024
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Jean-François Madeuf défend depuis toujours la trompette naturelle, sans le trou servant à corriger l’intonation, un anachronisme trop souvent en usage dans les ensembles de musique ancienne. L’intonation est irréprochable pour qui accepte le tempérament très inégal qu’imposent les harmoniques naturelles de l’instrument. Le choix des pièces prouve que son répertoire n’est pas limité à des sonneries et batailles : en plus de ces pièces caractéristiques de l’instrument, le programme alterne ainsi sonates et musique de danse.
Félix Verry et Aleksandra Brzóskowska
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CHANSON FRANÇAISE
L’Heure miroir
Thibault Cauvin et -M-.
Thibault Cauvin et -M- ont évidemment plus que la guitare comme points communs : ils avancent dans la carrière en habit de lumière et sans crainte des honneurs (record de treize victoires de la musique pour l’un, pluies de prix sur l’autre), assez techniciens pour s’affranchir de toute frontière, assez poètes pour ne pas soucier de pudeur.
Naturellement, donc, L’Heure miroir (on suppose que le titre de l’album est de Matthieu Chédid) déborde de l’enjeu de la confrontation de la guitare classique et de la guitare électrique. La rencontre de ces deux instrumentistes aussi respectés par leurs pairs que par le grand public conserve le charme show off de leurs performances individuelles, mais avec un je-ne-sais-quoi d’ensoleillé et de partageur qui évoque moins la pyrotechnie de Friday Night in San Francisco de Paco de Lucia, Al Di Meola et John McLaughlin que certains albums instrumentaux de Michel Legrand – pour l’amour de la mélodie et du sentiment, pour la retenue devant la virtuosité, pour la profondeur des évidences. Dans des compositions de l’un ou l’autre et des reprises bien choisies de standards (La Bohème, Imagine, Les Mots bleus…), deux guitaristes invitent à une rêverie bien douce.
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Bertrand Dicale
