Zacharie, prophète de l’espérance !

Le livre de Zacharie contient deux parties, les chapitres 1 à 8 puis 9 à 14. La première est attribuée au prophète Zacharie qui écrit au retour de l’Exil à Babylone (520 à 518 av J.C.).

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© PascalPixabay

 

Par Pierre-François Farigoule

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Cette première partie relate visions et discours adressés aux premiers Israélites de retour avec le grand-prêtre Josué et sous l’autorité du gouverneur Zorobabel. Zacharie reçoit des visions par des anges – symboles de la présence divine – qui en expliquent le sens et exécutent le dessein de Dieu.

 

Un monde inaccessible

 

À la question du sentiment de l’absence de Dieu éprouvé en Exil, Zacharie laisse filtrer le monde céleste, inaccessible, à travers le symbolisme des visions et les clés d’interprétation reçues des anges. Dans ce monde concret où se vit l’épreuve de la réalité humaine Dieu se fait présent, proche et agissant. La colère de Dieu s’exécute par ses anges, loin du monde des hommes. Dieu fait justice et ce n’est pas l’affaire des humains de savoir où, quand, et comment. Mais le Dieu proche dont témoigne Zacharie est miséricordieux : Dieu s’engage au milieu du peuple. Zacharie annonce et stimule la reconstruction du Temple à Jérusalem et le rétablissement d’un culte véritable. Il promet l’accomplissement du salut que la venue d’un messie inaugurera.

 

Les chapitres 9 à 14 rédigés et intégrés dans le livre un siècle plus tard expriment une nouvelle interrogation : « Le retour d’Exil de nos pères sonnait la réalisation des promesses, la restauration d’Israël dans toute sa gloire, or ce n’est qu’une province sous domination étrangère ! Où sont la paix, la vérité, la justice, la miséricorde ? Où est le successeur de David, la libération des captifs, la réunification du royaume, la ruine des ennemis, la purification du Peuple, le jugement divin, la conversion des nations rassemblées à Jérusalem ? Devons-nous attendre autre chose ? Devons-nous prendre en charge l’accomplissement de la promesse ?.»

 

Un Salut universel

 

L’auteur décrit alors le Salut, un Salut universel comme œuvre de Dieu qui seul agit ! Toutes les nations se rassembleront autour d’un Messie aux visages multiples : un Roi de la lignée de David « … humble, monté sur un ânon, le petit d’une ânesse », le messie qu’attendent les pauvres du Seigneur ; Un Bon Berger prenant soin de ses brebis, mais rejeté « frappe le berger, les brebis seront dispersées… » ; le « Transpercé », rejeté, vendu, éliminé, qui rappelle le serviteur souffrant.

 

Sa mort est source de transformation des cœurs et de purification : « J’animerai les descendants de David et les habitants de Jérusalem d’un esprit de bonne volonté et de prière. Ils regarderont à moi, à cause de celui qu’ils ont transpercé. Ils pleureront sur lui comme on pleure à la mort d’un fils unique ». Alors, Jérusalem sera restaurée, et l’auteur conclut : « Quand ce temps arrivera, il n’y aura plus aucun marchand dans le temple du Seigneur de l’univers.».

 

Ces images du prophète évoquent de nombreux passages des Évangiles : les paraboles du berger, l’entrée à Jérusalem de Jésus sur un ânon, le démontage par les marchands dans le Temple, la passion et la mort de Jésus-Christ, le coup de lance (Jean 19.37). Difficile alors de ne pas se laisser interpeller par ce prophète de l’espérance qui annonce au cœur de l’épreuve des plus petits la victoire de la faiblesse et de la miséricorde, « ni par la violence ni par tes propres forces, mais par l’Esprit de Seigneur.».

 

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