Pourquoi la souffrance et le mal existent-ils ?

Sur deux mois, nous lisons le livre de Job. Vous connaissez ce héros légendaire, figure tragique du juste qui se trouve être l’enjeu d’un match à l’honnêteté et d’un concours d’endurance entre Dieu et le Satan ! Bien des personnes souffrantes y ont trouvé compréhension et réconfort.

Lire la Bible en six ans

 

Par Ariane Plet, Église protestante unie de Loire Atlantique

…..

Les humains, à l’image des trois « amis » de Job, aimeraient avoir un système raisonnable de réponses aux « pourquoi » de la souffrance et du mal. Mais que valent ces réponses, et y a-t-il même une réponse ?

Le livre ne traite pas simplement de la souffrance en soi, mais il s’intéresse au rapport entre cette souffrance et Dieu. Quel est le vrai visage de Dieu ? Est-Il doté d’un arbitraire tout-puissant, ou est-Il un comptable de nos fautes qui rétribue chacun selon ce qu’il a fait ? A-t-Il de la compassion ?

 

Une avalanche de catastrophes

 

Le livre se structure en cinq parties, dont nous lisons ce mois-ci les deux premières : un prologue en prose qui plante le décor (1.1 à 2.13) et le dialogue poétique entre Job et ses « amis » (3.1 à 31.40). Tout commence avec la question du Satan (l’Adversaire) : « Est-ce pour rien que Job craint Dieu ? » ou bien est-il intéressé par les avantages qu’il en retire ? Nous n’échappons pas à la question : est-ce que ma foi est bâtie sur un amour inconditionnel ?

 

Une avalanche de catastrophes s’abat sur le pauvre Job. Mais il tient bon, avec cette phrase dont l’expérience montre qu’elle ne peut être dite que sous l’effet d’une grâce particulière : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté, que le Nom du Seigneur soit béni. » Par sa soumission, Job donne raison à Dieu face au Satan, qui rétorque : « Touche à son corps et il Te maudira ! ». Trois amis viennent le consoler. Leur attitude, dans un premier temps, est remarquable : ils s’assoient avec lui par terre pendant une semaine, pleins de compassion, sans dire un mot ! C’est Job qui rompt ce long silence pour maudire d’être né et aspirer au repos de la mort.

 

Ni vainqueur ni vaincu

 

Huit chapitres portent les plaidoiries des trois « amis », avec les arguments : Dieu reprend, reviens à Lui ! Le méchant est puni, tu es sûrement coupable ! Ce lien de cause à effet entre péché et malheur, nous avons pu l’entendre, notamment pendant la période de la Covid, et quand on dit.: « Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour qu’il m’arrive ceci ou cela ! »

 

Face à cette avalanche d’accusations, Job se plaint de ses amis et de Dieu. « Je suis dégoûté de la vie » (10.1) mais « Je veux défendre ma cause devant Dieu » (13.3). Au fur et à mesure, sa foi prend de l’assurance : « Dès maintenant j’ai un témoin dans le ciel » (16.19) « Je sais bien, moi, que mon rédempteur est vivant et qu’Il se lèvera, le dernier, sur la poussière » (19.25). À l’issue de cette joute théologique, il n’y a ni vainqueur ni vaincu et encore moins de réponse toute faite.

 

Le chapitre 28 est un poème sur la Sagesse. Elle n’a pas de prix, elle est un mystère. « La crainte de Dieu, voilà la sagesse ! S’écarter du mal, c’est là l’intelligence ! » Voilà un chemin modeste à notre portée. Mais quand Dieu se révèlera à Job, la surprise sera de taille ! À suivre…

……

Écouter la réponse de Dieu à Job, Pauvre Job, par Pauline et Stéphane Griffiths.

 

Contact