Un ministère… à deux

Rafaële Gondran était pasteure-proposante à l’Église protestante unie de Loire-Atlantique depuis juillet 2022.  Le 22 septembre a eu lieu un culte d’ordination-reconnaissance de ministère qui officialise son admission dans l’Église protestante unie de France. Rencontre avec cette toute nouvelle pasteure.

Par Jean Loignon

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Rafaële et Matthieu Gondran © DR

Quand je demande à la pasteure Rafaële Gondran et à son mari Matthieu ce qu’a représenté la récente ordination-reconnaissance de son ministère dans un temple de Nantes bondé, elle avoue que cela n’a changé en rien le quotidien qu’elle vit depuis deux ans dans l’Église protestante unie de Loire-Atlantique. Mais elle se déclare très sensible à la dimension symbolique ainsi qu’à l’hommage d’applaudissements nourris adressés à la fin du culte à elle, évidemment mais aussi à son mari, auparavant évoqué dans son témoignage.

 

Un cheminement intérieur

 

Car ce ministère est l’aboutissement d’une aventure de couple, commencée quinze ans avant par une rencontre lycéenne à Saint-Étienne. « Le seul protestant de l’établissement et en plus il me plaisait » sourit-elle. Cette rencontre a continué par l’engagement dans le groupe de jeunes de la paroisse et de la région Centre-Alpes-Rhône et approfondie par un volontariat auprès d’une Église réformée galloise à Cardiff.

 

Le choix d’études de droit pour Rafaële et d’informatique pour Matthieu aurait pu normaliser ce parcours vers des carrières classiques, quand l’appel au pastorat se fait plus pressant pour la jeune femme. Appel d’abord plus externe qu’interne, conjugué à un cheminement intérieur, qui a paru évident à Matthieu, « Peut-être avant moi », dit-elle. Et donc un oui au ministère de sa femme, ce métier hors-norme et pour lui, le rôle « de mari de la pasteure » *.

 

Un soutien entier de Matthieu

 

Autrefois, le pasteur était un homme et son épouse parfois « son assistante paroissiale »; la féminisation du ministère a cassé ce cliché quelque peu patriarcal. Mais Rafaële témoigne que sans le soutien entier de son mari pendant ses études de théologie, avec ce que cela suppose de disponibilité et de déplacements, rien n’aurait été possible. D’autant que Gabriel – six ans aujourd’hui – est venu se greffer à l’aventure.

 

Matthieu télétravaille à 90% avec son entreprise montpelliéraine, ce qui lui permet d’être un papa particulièrement présent. Il n’a pas d’activité dans la paroisse pour contrer le syndrome de l’assistant conjugal mais ses propres engagements dans l’EPUdF à la coordination nationale de formation et d’évangélisation. Et donc, ils peuvent relever ensemble le défi de jongler avec les temporalités de la vie en Église, faite d’un temps très structuré mais aussi d’un constant inattendu. Rafaële souligne alors l’aide de la prière dans sa vie personnelle ; une prière en couple ?

 

 

*Connaissez-vous la plaisante série suisse « Ma femme est pasteure » de Carolina et Victor Costa ?

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