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Le samedi 3 mai au Temple protestant de Saintes a eu lieu une conférence d’Olivier LEBLEU sur le sort de la ville de La Rochelle à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. La conférence a eu lieu juste avant le 8 mai 2025, 80ème anniversaire de la fin de la guerre en Europe.
Le conférencier a expliqué pourquoi la ville a échappé au triste sort de Royan, ville détruite pendant la nuit du 5 janvier 1945 avec 442 morts et plus de 300 blessés.
La Rochelle a pu être sauvée grâce aux efforts de deux hommes remarquables, l’amiral Hubert Meyer, commandant de la marine française et le vice-amiral Ernst Schirlitz, officier de la marine allemande. Schirlitz était commandant de la poche de La Rochelle vers la fin de la guerre. Il avait sous ses ordres 18 000 hommes, dans le même temps 60 000 français étaient bloqués dans la ville.
Un terrain d’entente par-delà les fonctions
Les Allemands avaient miné la ville et étaient prêts à la détruire en cas d’attaque. L’amiral français, considérant la gravité d’une telle destruction, avait réussi à tisser des rapports remarquables avec son homologue allemand afin d’éviter un conflit meurtrier et dévastateur.
Monsieur LEBLEU, co-auteur du livre Meyer et Schirlitz, les meilleurs ennemis décrit l’évolution de ces rapports d’août 1944 jusqu’à la fin de la guerre, et au-delà. C’est l’histoire de deux adversaires qui, malgré les circonstances, avaient réussi à trouver un respect mutuel, et à se faire confiance l’un à l’autre. Ce respect était sans doute le fruit des expériences et valeurs partagées. Les deux hommes n’avaient chacun qu’un seul parent. La mère de Schirlitz était décédée très jeune et le père de Meyer était mort avant sa naissance. Les deux hommes étaient issus d’un milieu protestant. Schirlitz était fils d’un pasteur luthérien et Meyer était fils d’une mère protestante. (Le père d’Hubert, catholique, avait accepté que Hubert reçoive une éducation protestante, quoique les six enfants ainés avaient reçu une éducation catholique !)
Les deux hommes étaient également marins, et il n’y a pas de doute que les traditions des marins ont alimenté leur respect mutuel, respect qui était souvent mis à l’épreuve par les évènements pendant l’hiver 1944-1945.
Pourquoi une telle conférence à Saintes ?
Des descendants de l’amiral Meyer sont membres de notre église locale. De plus, à une période où le monde est ravagé par des conflits, et fissuré par des divisions politiques, économiques et sociales, il est urgent de raconter cette histoire de deux ennemis qui ont trouvé un moyen de se comprendre, une entente qui a sans doute sauvé des milliers de soldats et de civils, et qui a épargné la ville de La Rochelle. C’est en même temps l’histoire d’une réconciliation après-guerre qu’il faut raconter aux jeunes générations.
Si on ne se souvient pas des leçons que nous apportent cette guerre, nous risquons de répéter les mêmes folies.
Pour aller + loin :
Meyer et Schirlitz, les meilleurs ennemis
La Rochelle septembre 1944 à mai 1945
D’Olivier LEBLEU & Robert KALBACH
Éditions Geste