Par Marielle PFENDER, Église Protestante Unie de La Rochelle.
En ce dimanche 29 juin 2025, guidés par notre Pasteur, Geoffroy PERRIN-WILLM, enfants, parents et seniors ont échangé autour de ce thème : “Dieu a confié la Création à l’humanité en l’invitant à l’habiter et à en garantir les équilibres.”
“Je suis surpris qu’aussi bien dans le domaine de l’écologie que dans celui de la foi, on parle d’une nécessaire conversion.
Le mot fait peur. Si on parle de conversion, alors on se met à cogiter, à calculer tout ce qu’on croit devoir abandonner, on imagine devoir renoncer à tout, à ce qu’on est, à ce qu’on aime, à ce qui nous fait plaisir, pour un vaste champ inconnu d’austérité et de servitude.
C’est là tout l’inverse du témoignage de l’Évangile, il me semble. Il ne peut pas y avoir de conversion sans espérance, ou alors il faut appeler ça autrement : coercition, abnégation, sacrifice… Non, la conversion qui est nécessaire pour nous tourner vers la Vie, n’exige pas de faire table rase de tout ; ce n’est pas un monstre qui va se mettre à dévorer tout ce qui fait le relief de nos vies, pour fabriquer des robots obéissants et aseptisés. Au contraire, la conversion ouvre un chemin dans nos impasses pour que notre identité ne soit pas engloutie avec nos échecs, nos déchirures, mais au contraire qu’elle puisse être pleinement renouvelée et conduite en sûreté. Ce n’est pas magique, et surtout cela exige que nous engagions non seulement le premier geste, mais aussi bon nombre de pas encore sur la route qui s’ouvre. Mais c’est un chemin de vie lorsque la mort rôde et voudrait tout ensevelir.
Alors oui, parfois, comme un antidote, j’imagine comme dans le Livre de Job, je m’imagine Dieu me faisant découvrir toute la Création, ce que je peux voir de mes yeux et ce que je ne verrai jamais par moi-même ; j’imagine Dieu planer à la surface des eaux et m’emmener en esprit faire ce voyage extraordinaire dans le cœur de son amour et de sa magnificence…
C’est ce que je voudrais vous inviter à faire maintenant, si vous le voulez bien.
Peut-être pas tout de suite ce grand plan ciné génique du survol des forêts et des océans de la planète. Simplement commencer par une petite fenêtre.
Dieu ouvre une fenêtre sur le monde. Qu’est-ce que je vois à travers cette fenêtre ?»
Enfants, parents, seniors ont discuté ensemble, puis tenté de mettre en image le fruit de leurs réflexions : arbres majestueux, orages flamboyants en feutrine jaune, baleines et autres animaux marins en perles à repasser, campagne peinte à perte de vue, mélange de motifs floraux découpés dans des serviettes en papier… Réaliser un panneau en tissu peut faire peur aux non-initiés, mais nombreux étaient les moyens d’éviter la couture (vive les feutres à tissu, la colle et les ciseaux crantés !).
Ces panneaux ont été ensuite exposés dans le temple pendant les portes ouvertes de l’été, invitant les visiteurs à réfléchir à leur tour.
Dieu ouvre une fenêtre sur le monde. Et toi, que vois-tu à travers cette fenêtre ?