Une sélection de livres à lire en octobre

Les lettres de l’Apocalypse. Pages d’espérances ; Voie de garage

BIBLIQUE : Les lettres de l’Apocalypse. Pages d’espérances

La collection « Parole en liberté » de l’éditeur Suisse Cabédita aborde des sujets bibliques, théologiques, spirituels de façon à la fois concise et rigoureuse, en évitant de décourager par trop d’érudition ou de technicité, mais sans sacrifier à la profondeur.  

Pierre de Salis, docteur, pasteur et formateur suisse, tient le pari. Dans un langage moderne et vivant, il éclaire les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, les lettres aux sept Églises, par le contexte économique et cultu(r)el des villes asiates mentionnées, ainsi que par leurs nombreux renvois à l’Ancien Testament. Il aide ainsi à « décoder » les images, symboles ou allusions à première vue énigmatiques dont elles fourmillent. 

Ce codage – typique du genre apocalyptique – convient à un message de résistance et de foi en la victoire du Ressuscité face aux pouvoirs et aux tentations qui menacent ses disciples. Jean encourage et avertit des communautés qu’il connaît bien contre les dangers d’assoupissement, de déviation doctrinale, de compromission avec la société ou d’hostilité violente de sa part. Pierre de Salis ne manque pas de souligner l’actualité de ses missives. Il nous les rend passionnantes à lire et à méditer. Aujourd’hui encore, par l’Esprit, le Christ parle aux Églises. 

 

 

Les lettres de l’Apocalypse. Pages d’espérances 

Pierre de Salis, éd. Cabédita, Bière,
2021, 95 p., 15 €

 

Par Christophe Desplanque

BANDE DESSINEE : Voie de garage

 

Inspirée d’une histoire vraie, celle de Martial Richoz (1962-2024), figure célèbre et pittoresque de Lausanne, cette bande dessinée soulève la question de l’intégration sociale des personnes « à part ». Selon sa grand-mère qui l’élève seule, le héros de cette histoire, Paulin Duc, a toujours été « à part ». Selon son enseignante, il aurait fallu que Paulin rentre dans les rangs, d’après les jeunes du quartier il serait plutôt un « tablard ». Lui-même se définirait comme un passionné de trolleybus. 

Bref, Paulin passe ses journées dehors, seul, à s’inventer des histoires grâce à la cabine de pilotage de trolley qu’il a lui-même bricolée. Il interagit avec des passants, qui ne le connaissent pas, des personnes âgées qui jouent le jeu de son imaginaire et des enfants curieux.  

Jusqu’au jour où un journaliste diffuse son portait à la télévision. Et là, la jalousie des gens « ordinaires » s’aiguise, les rouages de l’institution socio-judicaire s’enclenchent, jusqu’à aboutir à son internement en hôpital psychiatrique, qui deviendra bien sûr sa voie de garage. Quelle place sommes-nous prêts à accorder aux « différents », à ceux qui se protègent dans un monde imaginaire ? 

 

Voie de garage

S. Adriansen et A. Nebbache, Dargaud, 2025,
120 p., 23,50 €

 

Par Nadia Savin 

Contact