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Noël à l’école des anges du Bocage
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Une saynète de Noël
par le pasteur Fabrice Benoit, Eglise protestante unie de Vendée Ouest
Ce petit conte fantaisiste peut être joué par des enfants (6) et des adultes (2) ou tout simplement être lu en vous-même en chantant les cantiques proposés, avec le sourire aux lèvres.

Madame Sérafine. – Les enfants, il est temps de rentrer, la récréation est finie !
(Les enfants s’approchent.)
Madame Sérafine. -Je vais faire l’appel: Mizrael, Jophiel, Mebahel, Ariel, Reyiel, Zurael !
Ariel (qui lève la main). – Madame Sérafine, j’ai une question, pourquoi on a tous des noms en « -el », c’est parce qu’on a deux ailes ?
Madame Sérafine. – Ce n’est pas une question d’ailes ; autrefois, du temps du prophète Ésaïe, les anges avaient six paires d’ailes. Ce n’était pas très pratique et on a simplifié le costume, c’est plus facile pour voler. Vos noms se finissent par « -el » car, en hébreu, la langue du grand patron,« EL» veut dire Dieu. Vous représentez chacun une qualité de Dieu. Toi tu es :
Mizrael, ange des opprimés;
Jophiel, ange de la beauté de Dieu;
Mebahel, ange de la promesse ;
Ariel, ange de la bénédiction ;
Reyiel, ange de la libération ;
Zurael, ange des petites choses. Et vous serez surtout ses messagers quand vous aurez votre permis de voler.
Mizrael et Mebahel. -Ouais, super!
(Madame Chérubine entre.) Madame Chérubine.
Bonjour les enfants, j’ai une lettre très importante à vous communiquer, ça vient de là-haut, du 7e ciel…
(Parchemin roulé avec ruban rouge; quand elle le déroule, des plumes s’envolent.)
Madame Chérubine. (avec une voix grave et divine). – Brmm, brmm
«Écoute! Je suis l’Éternel ton Dieu, le Dieu des armées des cieux, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte où tu étais esclave… » (voix normale) Etc., etc. J’ai l’honneur de vous informer que l’école des anges du Bocage a été choisie pour participer au grand projet « Dieu avec Nous», dit « Opération Emmanuel ». Vos élèves voudront bien se mettre à la disposition de l’archange Gabriel, coordinateur du projet.
Tous les enfants crient – Ouais, on est les meilleurs !! On les plus forts, les plus beaux, les plus intelligents. (Ils entonnent spontanément le refrain de « Une flamme en moi !», comme des supporters de foot.)
Madame Sérafine. Un peu de calme et de modestie les enfants, vous avez été choisis parce que… (Elle cherche sur la lettre.) Parce que, pour Dieu… Vous êtes les plus petits ! Les plus faibles des anges !
Tous. – Oh non, c’est pas vrai !
Madame Chérubine. – Dieu a décidé de se révéler sous la forme d’un homme. Penchez-vous un peu, vous voyez le bébé dans la grange ? C’est Lui!!!
Mebahel. – Je comprends: Dieu a besoin de notre faiblesse pour montrer qu’il est fort! Il va devenir faible, lui le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs !!!
Mizrael. – Alors qu’est-ce que l’on va faire sur Terre ?
Jophiel. – Pourquoi est-ce que Dieu nous envoie en bas ?
Mebahel. – Si on ne sait pas encore bien faire, pourquoi c’est nous qu’il a choisi ?
Madame Chérubine. – Je vais vous dire en quoi consiste votre mission ! Votre mission, c’est d’apporter aux hommes la joie du ciel, annoncer la Joie simple et gratuite, c’est la mission qui convient le mieux aux plus enfantins des anges, c’est-à-dire vous.
Ariel. -C’est vrai qu’ici, avec Dieu, c’est impossible d’être triste. J’ai essayé : je n’y arrive pas, à être triste. C’est désespérant !
Madame Sérafine. – Oui, pour nous, la joie, c’est facile, mais il faut croire que cela n’est pas si évident que ça pour les hommes.
Reyiel. – Ils en manquent tellement de la joie sur Terre ?
Madame Chérubine. – Regardez ! Il fait toujours nuit sur Terre : beaucoup souffrent de l’injustice, de la guerre, de la misère, de la solitude, et ils sont nombreux à douter que Dieu les aime.
Mizrael. – On ferait pareil, si on était à leur place.
Madame Sérafine. – Eh bien justement, vous êtes chargés d’aller à leur rencontre cette nuit pour leur montrer la lumière.
Jophiel. – Cette lumière, c’est Jésus Christ! Je vais chercher ma trompette pour l’annoncer.
Madame Chérubine. – Chut… Ne le dis pas encore ! Il faut laisser aux hommes le temps de le découvrir. Il n’est encore qu’un petit bébé, mais c’est lui qui relie déjà le ciel et la terre. On va lui chanter une berceuse :
« Voici Noël ». (Sotta vocce.)
Mebahel. – Mais alors, nous, on sert à quoi ?
Madame Sérafine. – Nous sommes les serviteurs et les messagers de Dieu, mais parce que Dieu aime les hommes, il a besoin d’eux. Vous, vous êtes chargés d’en trouver quelques-uns qui aident tous les hommes à reconnaître le Christ. Il n’est pas besoin qu’ils soient très nombreux. (Montrant l’assemblée.) Regardez : il y en a là, partout sur Terre, à qui il faut l’annoncer.
Ariel. – Mais ils sont très nombreux, en fait !
Madame Chérubine. – Oui, il suffit d’en trouver quelques-uns qui acceptent de venir adorer notre Maître qui s’est fait petit enfant.
Reyiel. – Et qu’est-ce qu’on doit leur dire ?
Madame Sérafine. – Il vaudra mieux le chanter, ce sera plus beau… (On chante:« Les anges dans nos campagnes ».)
Mizrael. – Euh… Je comprends les mots, mais pas la phrase en latin.
Jophiel. -Ça suffira de le leur chanter ?
Madame Sérafine. – Cela veut dire que Dieu est là, et que tout l’univers rayonne de sa présence. Et cela veut aussi dire qu’en se faisant petit enfant parmi les hommes, il est la paix pour tous ceux qui sont prêts à l’accueillir.
Mebahel. – Est-ce que je pourrai m’occuper du bébé ?
Ariel. – Non, c’est moi ! Toi tu casses tout !
Reyiel. – Non, c’est moi qui l’avais demandé en premier !
Madame Chérubine. – Vous n’allez pas vous disputer pour rendre visite au Prince de la Paix ! Votre mission est d’abord d’aller annoncer sa naissance aux hommes. Ensuite vous aurez le droit de vous approcher de la crèche.
Mebahel. – Et quand est-ce qu’on y va ?
Madame Séraphine. -Eh bien, c’est maintenant l’heure. Prenez vos tenues de lumière. J’aperçois des bergers qui dorment on va les prévenir ! Et c’est toi Zurael (le plus jeune du groupe), l’ange des petites choses, qui vas porter la chose la plus importante, l’Étoile qui annonce la venue de Dieu sur Terre.
(Une lanterne, bougie, etc.)
On chante: « Il est né, le divin enfant».
Joyeux Noël à tous !