Par Claudie de Turckheim
Le premier lieu que l’on visite, c’est le temple, une ancienne église romane de toute beauté. Une scénographie vous y attend, elle relate la vie de l’instituteur Jean Migault qui a écrit l’histoire de sa famille dans un journal adressé à ses enfants. Derrière le temple, un cimetière protestant abrite quelques tombes.
En face, se trouve le musée proprement dit, avec sa petite librairie pleine de tentations et une salle d’expositions.
Robine la préchouse
Cette année, nous découvrons l’histoire de femmes protestantes qui ont participé à l’évolution de la société avec l’exposition, Protestantes et engagées, portraits choisis. Ces femmes d’action sont issues de l’ouest de la France et en partie du Poitou. Célèbres ou non, nobles, bourgeoises ou paysannes, elles ont participé aux mouvements d’émancipation féminine, en affirmant leurs convictions.
Je me suis attachée plus particulièrement à une femme « prédicante » nommée Marie Robin, dite « Robine la préchouse ». Fille d’instituteur, elle parcourait la campagne poitevine pour annoncer l’Évangile à quelque 3 000 personnes ! Son souci d’apaisement avec le pouvoir en place et de réunification avec les autorités catholiques la rend encore plus touchante. Elle fut décriée, salie, calomniée et condamnée à mort. Obligée de fuir en Angleterre, elle envoya des livres interdits en France à sa famille.
L’originalité de cette exposition est d’avoir inclus des portraits de femmes du vingtième et du vingt-et-unième siècles : des résistantes, bien-sûr, telles Noémie Fradin, vendéenne originaire de Montcoutant qui cacha des réfugiés. Et puis des femmes d’aujourd’hui : Esther Duflo, Elsa Bouneau, Irène Frachon. Car la résistance n’existe pas qu’en temps de guerre mais aussi dans les domaines de la pauvreté, de la jeunesse et de la santé.
L’esprit d’œcuménisme
Au sortir de cette exposition, vous pouvez prendre le chemin des Huguenots (une boucle de six km) qui rejoint le centre Jean Rivière (un centre de documentation sur l’histoire et la généalogie protestante) dans le village voisin de Prailles-La Couarde.
Et puis, si l’esprit d’œcuménisme de Robine la préchouse vous a convaincus, faites un petit détour par l’abbaye de Prailles des sœurs bénédictines. Vous y serez bien accueillis car l’esprit œcuménique se vit tous les jours : « La rencontre du différent, le « monde protestant » en l’occurrence dans ce Pays mellois, est de l’ordre du quotidien. Si nous ne pouvons « faire sans l’autre » cela nous amène insensiblement à ne plus pouvoir être et penser sans l’autre », écrivent-elles. Une bonne raison de finir votre visite par une prière dans cette belle chapelle.
Des conférences, des soirées musicales, jeux de piste, balade gourmande et autres animations sont proposées au tout au long de l’été. Pour connaître toutes les activités : musée du Poitou protestant.