Cette année, le dimanche des Rameaux a lieu le 28 mars. Il ouvre la Semaine sainte, dernière semaine du Carême. Celle-ci constitue un temps fort de la vie religieuse car elle permet de suivre les derniers moments de la vie du Christ : le dernier repas, l’arrestation, le procès, la crucifixion et la résurrection du Christ, le dimanche de Pâques.
Contrairement à beaucoup de fêtes chrétiennes, les Rameaux ne sont pas une ancienne fête juive mais prennent leur source dans l’Antiquité. La « palme » est alors un symbole de royauté que les Hébreux ont utilisé comme signe de l’indépendance d’Israël contre les occupants grecs païens, 200 ans plus tôt. Puis, elle est ensuite devenue l’attribut des martyr(e)s chrétien(ne)s. La coutume de bénir des rameaux apparaît plus tard, dans la liturgie chrétienne au IVe siècle et se répand en Europe dès le VIIIe siècle. Selon la région les « Rameaux » sont des palmes, du saule, de l’olivier, du laurier ou du buis. Dans la tradition catholique, le dimanche des Rameaux est caractérisé par la bénédiction de rameaux de buis par le prêtre et donne lieu à des processions de fidèles. Signes de vitalité, les rameaux sont déposés sur les tombes et dans les maisons. Les rameaux sont ensuite brûlés au Mercredi des Cendres et l’officiant en applique la cendre sur le front des fidèles. Cette tradition a été conservée dans beaucoup d’Églises luthériennes.
Dans l’action
« Ne crains pas fille de Sion, voici ton roi qui vient, il est monté sur le petit d’une ânesse » Jean 12-15.
Les quatre évangélistes relatent l’entrée de Jésus à Jérusalem avec quelques différences. Jésus décide d’entrer dans la ville et organise cette phase importante de son ministère. Ici, Jésus ne parle pas, n’enseigne pas, il est dans l’action. C’est lui qui fait chercher un ânon et/ou une ânesse pour faire son entrée dans Jérusalem. L’entrée dans la ville est considérée comme « triomphale » pour Marc. Les autres évangélistes sont plus réservés ; à Jérusalem, c’est le premier jour de la semaine, lendemain de sabbat, les habitants se rendent à leur travail, les boutiques ouvrent, mais il ne leur échappe pas qu’un cortège s’est formé à l’entrée de la ville. À la suite des disciples, ils étendent leurs vêtements par terre ainsi que des palmes, pour honorer Jésus et l’acclament, en criant « Hosanna », saluant et soulignant ainsi les qualités royale et messianique d’un roi libérateur.
« Qui est cet homme ? »
On a parlé de malentendu. La foule veut un roi, un roi qui les libère des Romains, un roi qui supprime l’impôt, qui permette à chacun de manger à sa faim, qui apporte la liberté. Jésus sait que son ministère se termine à Jérusalem, il sait qu’il sera bientôt arrêté, que c’est la fin du parcours, mais que Dieu est avec lui. C’est sur un ânon que Jésus entre à Jérusalem et non sur un « superbe destrier » ; il n’est pas accompagné de soldats aux armures brillantes, de chars de guerre et de combat, ses disciples et lui-même ne portent pas d’armes. « Je suis le Messie, mais pas comme vous l’entendez ». Rien de violent, rien de spectaculaire. Pour le prophète Zacharie (Za 9.9), le Messie est humble et pacifique, mais possède l’autorité universelle car avec lui, c’est aussi Dieu qui entre à Jérusalem. Si les « vêtements » dont les disciples et la foule se dépouillent sont étendus par terre pour honorer le Christ, le dimanche des Rameaux invite l’être humain à se débarrasser de ses vieux vêtements, des vieux travers, des identités contrariées et à continuer la route avec lui. C’est à Jérusalem que se termine le ministère sur terre du Christ.
Catherine Robert