On peut ressentir aujourd’hui comme une ambiance mortifère dans le monde où nous vivons, notre « maison commune ». Entre crise climatique, inflation galopante, perspectives politiques inquiétantes, démocratie fragilisée et bruit de bottes, la réponse à la question de Moïse (Deutéronome 30) est devant nous.
Notre humanité agit comme si « la mort » avait supplanté la vie. Et voici que nous nous apprêtons à fêter Pâques « comme d’habitude », la fête de la résurrection…
Quel sens donner au mot résurrection aujourd’hui ?
Dans le dictionnaire, c’est très simple. La résurrection, c’est le retour de la mort à la vie (Larousse). Mais dans notre esprit rationnel et dans notre foi, ce n’est pas toujours aussi simple. Les Évangiles nous rapportent qu’après la mort de Jésus à la croix, il a été mis au tombeau, le vendredi après-midi, soit tout juste avant le début du Sabbat. Pendant les heures du Sabbat, personne n’avait le droit d’aller embaumer le corps. C’est pourquoi ce n’est que le dimanche matin, au lever du soleil, que les femmes sont allées au tombeau. Le troisième jour donc. Et là, plus de corps. Ce que Jésus avait si souvent annoncé durant sa vie s’est accompli : il est ressuscité, il est revenu de la mort à la vie, la mort n’a pas pu le garder. Voilà ce que dit la Bible.
Que signifie la résurrection pour nous aujourd’hui ?
Parce que c’est bien beau que Jésus soit ressuscité au 1er siècle, mais en quoi cela me regarde-t-il ? Quel impact pour ma foi, ma vie ?
Jésus est revenu de la mort à la vie. Cela signifie donc que Jésus n’est plus mort. Puisqu’il est revenu à la vie ! Et surtout, il est encore vivant aujourd’hui. Et c’est justement ce qui nous concerne !
Jésus est vivant. Dieu est vivant ! Dieu n’est pas mort, il n’est pas inactif, il n’a pas abandonné le monde et notre vie. Il est vivant, même dans nos assemblées de parfois juste quelques croyants. Dieu est vivant !
Au matin de Pâques, la résurrection de Jésus montre que Dieu est plus puissant que la mort. En 1 Cor. 15, 26, Paul nous rappelle que le dernier et le plus grand ennemi des hommes, c’est la mort. Si vous regardez autour de vous, le monde est marqué par la mort : la violence, les guerres, la maladie, la souffrance. Pas facile de se dire dans ce monde-là que Jésus a vaincu la mort. Parce que ça ne se voit pas ! Et pourtant, le matin de Pâques, Dieu a vaincu notre plus grand ennemi, même si, pour l’instant, cet état de fait reste caché.
La résurrection est un signe d’espérance pour nous
Pourtant, le Royaume de Dieu tient sur cette promesse qui doit devenir une volonté dans notre cheminement de vie sur les traces de l’Évangile : un jour il n’y aura plus de deuil, plus de larmes, plus de mort. La résurrection de Jésus veut donc aussi être un signe d’espérance pour nous : la mort ne pourra pas nous garder en ses liens, tout comme elle n’a pas pu garder Jésus. Notre avenir n’est pas un trou noir, mais il se trouve entre les mains de Dieu. Il attend de nous que tout notre être soit tendu dans cet élan de vie.
La résurrection se vit déjà aujourd’hui, et pas seulement au jour de notre mort (et heureusement !) : elle se vit tous les jours, dans mes trous noirs, dans mes détresses, dans mes difficultés, le message de Pâques vient me rattraper dans ma souffrance pour me rappeler que Dieu est vivant, et que je peux vivre de Sa vie dès aujourd’hui, qu’il m’offre une vie en abondance dès maintenant, tous les jours, jusqu’à ma mort… et bien au-delà ! Il suffit de l’accepter.
Pasteur Hervé Stücker